On sait qu’il ne faut pas laisser dormir son argent sur son compte courant ou sur ses livrets. Ne laissez pas non plus dormir votre assurance vie sur un contrat dépassé.
L’assurance vie telle que nous la connaissons depuis 40 ans est plébiscitée par les épargnants car elle permet notamment, de manière très souple, de constituer une épargne, de préparer sa retraite ou d’anticiper sa transmission. Des projets de long terme, pour lesquels il est primordial de conserver un placement ouvert et compétitif au fil du temps.
Il y a un très grand choix sur le marché, que ce soit auprès d’établissements traditionnels ou de nouveaux acteurs, en particulier sur Internet. C’est une chance, à condition de bien savoir s’informer : il existe des centaines de produits d’assurance vie pour épargner, mais tous ne sont pas forcément adaptés aux besoins de chacun. Se faire accompagner est primordial pour choisir les bons critères en fonction de ses objectifs et de son profil d’investisseur.
Un autre élément conditionne le marché en France : c’est qu’un contrat d’assurance vie n’est pas transférable entre établissements. Et c’est une différence notable avec d’autres solutions d’épargne à long terme, comme le PEE en entreprise, le PEA à titre individuel, ou bien le Plan d’épargne retraite. Cette absence de transférabilité est regrettable en matière de concurrence, mais elle n’empêche pas (heureusement !) de moderniser l’épargne qu’on a constituée en assurance vie.
L’objectif premier, c’est de pouvoir bénéficier d’ouverture et de souplesse. Aussi bien en termes de contenu (les frais, les fonds, les options de gestion financière) qu’en termes de contenant : pouvoir dématérialiser les échanges de courriers par exemple (zéro papier, dans une démarche responsable) ou passer ses opérations directement en ligne, pour un maximum de réactivité sur les dates de valeur.
Alors concrètement, comment changer de contrat ?
Une possibilité de transfert a été introduite par la loi Pacte en 2019, mais son champ d’action reste hélas trop limité : vous pouvez demander la transformation de votre ancien contrat en nouveau contrat, plus moderne, tout en conservant son antériorité fiscale… mais celui-ci doit forcément être assuré par la même compagnie. Cela en réduit considérablement l’intérêt, d’autant plus que tous les assureurs ne le proposent pas. On n’est donc encore loin de la facilité d’un transfert de PEA !
Il y a plus simple, même si ce n’est pas un transfert à proprement parler : demandez une analyse de votre contrat par un conseiller indépendant. C’est la même démarche qu’en épargne retraite, lorsque vous demandez le transfert d’un PERP ou d’un contrat Madelin vers un Plan d’épargne retraite : il y a une comparaison obligatoire entre l’ancien contrat et le nouveau contrat.
En assurance vie, les comparatifs s’arrêtent souvent aux frais et au nombre de fonds proposés – et ce n’est évidemment pas suffisant :
- l’absence de frais sur versements est bien sûr un avantage, mais le niveau des frais de gestion est un élément encore plus important, car ils viennent « grignoter » vos capitaux année après année
- s’agissant des fonds proposés, au-delà du nombre, il faut aussi vérifier que les possibilités de diversification sont suffisantes entre les classes d’actifs proposées : pourquoi avoir 50 fonds actions avec exactement la même typologie d’investissement ? Quelle est la valeur ajoutée si l’on accède à des centaines de supports, sans service pour construire et suivre son allocation dans le temps ? Ou bien sans pouvoir la déléguer à un gérant ?
De nombreux critères à prendre en compte, ainsi que la situation personnelle, l’âge, les montants en jeu. Pas seulement une approche du « meilleur produit », comme on le voit encore trop souvent.
De plus, il existe désormais depuis 2018 la fameuse « flat tax » : le prélèvement forfaitaire unique de 30% sur les revenus de l’épargne.
Avec cette évolution fiscale, il y a quelques points clés à garder en tête pour guider votre stratégie en assurance vie :
- ce prélèvement forfaitaire ne s’applique pas automatiquement : vous pouvez opter pour l’intégration des plus-values au barème progressif de l’impôt sur le revenu ; c’est alors le taux marginal d’imposition qui s’applique s’il est plus favorable que le barème de l’assurance vie
- on fait souvent un raccourci : sur ces 30%, le prélèvement d’impôt sur le revenu n’en constitue qu’une partie (12,8%). Ce sont surtout les prélèvements sociaux (17,2%) qui pèsent le plus dans la fiscalité sur un retrait en assurance vie… et ces prélèvements sociaux sont les mêmes quelle que soit la durée de détention, avant ou après 8 ans
- en matière de fiscalité, il y a deux composantes principales : le taux et l’assiette. En assurance vie cette assiette c’est la part de plus-value dans le retrait réalisé. Plus le temps avance et plus vous constituez des plus-values sur votre contrat (en tout cas, c’est ce que l’on souhaite !) ; et il peut donc être intéressant d’anticiper un retrait pour réinvestir dans un contrat plus ouvert, avec un meilleur potentiel de performance
- après 8 ans, il faut tenir compte des montants rachetés (+ ou – de 150 000 €) et intégrer l’effet des abattements annuels sur la plus-value imposable (4 600 € de plus-values rachetées pour un célibataire, 9 200 € pour un couple), ce qui incite à réaliser des retraits fractionnés
Tout ceci doit donc s’évaluer au cas par cas : la seule dimension fiscale ne doit pas guider vos choix, et elle doit être calculée précisément.
Si, pour de mauvaises raisons, vous conservez un contrat qui manque de choix, de souplesse, ou qui présente des frais d’une autre époque, vous vous pénalisez sur le long terme – car les frais, eux, sont prélevés à coup sûr.
Aujourd’hui vous pouvez, facilement et sans frais, abandonner un ancien contrat pour en ouvrir un nouveau : n’hésitez pas à demander une analyse complète de votre contrat par un conseiller Mon Partenaire Patrimoine.