Quels sont mes objectifs et mon horizon de placement ? Est-ce le bon moment ? Telles sont les questions les plus fréquentes que l’on se pose avant de décider d’investir.
La question de la liquidité des placements est tout aussi importante. Autrement dit : est-il possible de récupérer rapidement l’argent placé ?
Qu’est-ce que la liquidité ?
La liquidité d’un actif est sa capacité à être acheté ou vendu rapidement sans impact majeur sur son prix.
À l’inverse, un placement peu liquide implique soit qu’il est bloqué, parfois longtemps, par exemple avec le capital investissement ; soit qu’en cas d’imprévu, vous ne pourrez pas récupérer cet argent sans accepter de subir des frais, voire une perte de valeur significative.
Liquides ou illiquides ?
Du compte courant où l’argent est totalement liquide, à l’action cotée en Bourse, dont la négociation est possible en permanence, en passant par l’appartement ou l’œuvre d’art, considérés comme des placements peu liquides, car non prévisibles en termes de temps de cession ou de taille de marché, la liquidité de l’épargne varie selon la nature du placement.
Sur une assurance vie ou un PEA, la disponibilité de l’argent varie également selon le type de compte, c’est-à-dire l’enveloppe fiscale, comme les livrets d’épargne, l’assurance vie ou le compte titres, sur lequel l’investissement est réalisé.
Certaines enveloppes fiscales peuvent contraindre la disponibilité de l’argent placé, indépendamment de leur contenu (la nature des investissements réalisés en leur sein). Il est cependant rare que l’argent soit totalement bloqué sur ces comptes.
Concernant les contrats d’assurance vie, l’argent n’est pas bloqué, mais les rachats du contrat ont tendance à avoir une fiscalité décroissante au fil des années. Attendre huit ans permet d’optimiser la fiscalité attachée à ce type de produit. En cas de besoin, vous pouvez récupérer votre argent à tout moment, et ce, dès l’ouverture de votre contrat. Si votre rachat survient au cours des quatre premières années, vous devrez renoncer à l’avantage fiscal sur l’imposition des plus-values.
Quant au PEA, comme pour l’assurance vie, vous pouvez décider de retirer votre argent à tout moment après l’ouverture de votre compte. Mais avant cinq ans de détention, un retrait effectué occasionne plusieurs désavantages : vous perdez l’avantage fiscal du PEA sur l’imposition des plus-values et, votre PEA sera clôturé automatiquement, et vous perdrez votre antériorité fiscale. Depuis la loi Pacte de mai 2019, un retrait partiel après cinq ans de détention du compte n’entraîne plus sa fermeture, et vous pouvez continuer à réaliser des versements sur le compte.
D’autres types de produits d’épargne comportent des contraintes de disponibilité plus fortes. C’est le cas du Plan d’épargne entreprise (PEE) ou du Plan Épargne Retraite (PER), par exemple. Ces dispositifs prévoient toutefois des possibilités de déblocage anticipé, en cas d’accident de la vie notamment. Dans le cas du PEE, l’argent versé sur le compte est bloqué pour au moins cinq ans. Un déblocage anticipé peut être demandé en cas d’accident de la vie ou d’achat d’une résidence principale, mais aussi à la suite de la rupture du contrat de travail, d’un mariage, de la naissance d’un troisième enfant, ou d’un divorce par exemple. Enfin, le PER, nouveau produit d’épargne retraite individuelle depuis 2019, est destiné à rester bloqué jusqu’à votre retraite. La loi Pacte prévoit néanmoins la possibilité de récupérer le capital constitué afin d’acheter une résidence principale, en plus des situations d’accidents de la vie.
Faut-il privilégier la liquidité ?
Au-delà de ce principe, il n’y a pas de bonne réponse. Le risque de liquidité supportable dépend des critères du projet d’investissement et de la situation personnelle. Un placement illiquide peut vous permettre d’accéder à une espérance de rendement supérieure, en vous offrant une « prime d’illiquidité » (ex : capital investissement), à condition de pouvoir vous passer de cet argent sur le court terme.
Il existe des actifs risqués, avec une espérance de rendement supérieure, tout en étant facilement échangeables, donc liquides : c’est le cas des produits cotés en Bourse. La Bourse crée de la liquidité, car les entreprises cotées ouvrent une partie de leurs titres au public, et les échanges sont réguliers. Mais attention, actif liquide ne signifie pas sans risque de perte en capital.
La Financière de l’Échiquier dispose d’une offre de mandats de gestion, essentiellement constitués de fonds de placements, investis sur les marchés financiers. Elle accorde une attention particulière à la liquidité des titres de ses fonds :
- nous n’investissons pas dans des entreprises aux capitalisations trop faibles, qui ont trop peu d’acheteurs potentiels
- nous limitons notre poids dans le capital de chaque société
- nous prenons en compte la taille du flottant, soit la part cotée en bourse du capital d’une entreprise. En d’autres termes, il s’agit de la part des actions susceptibles d’être échangées sur le marché – des entreprises dans lesquelles nous investissons. Plus le flottant d’une entreprise est important, plus ses actions sont liquides.
3 conseils :
- Au moment de choisir un investissement, demandez quelle sera la disponibilité de votre argent.
- Trop de liquidité peut être une stratégie inefficace : l’épargne de précaution et les projets à court terme doivent rester disponibles à tout moment. Le reste peut se permettre d’être moins liquide pour améliorer les perspectives de rendement.
- Pour les investissements plus risqués, privilégiez les investissements sur les marchés cotés, qui pourraient permettre de concilier espérance de rendement avec liquidité.
Cet article a été rédigé par
Société de gestion entrepreneuriale et responsable