Comment conduire sa stratégie de placements en environnement incertain ?
En ce moment on attend la reprise économique. Cette reprise que l’on attend comme dans une bonne série est l’imprévisible VWULK (la sœur de l’incroyable HULK, si vous l’avez). De quoi s’agit-il ? du profil de la reprise.
Sera-t-elle :
- en « V » (rebond rapide),
- en « W » (rebond rapide puis rechute puis redépart sur de bonnes bases),
- en « U » (récession prolongée et rebond tardif),
- en « L » (pas de reprise, récession très prolongée),
- en « K » (reprise de certains secteurs aux avantages compétitifs révélés par la crise et les mutations qu’elle accélère, dépression prolongée dans les secteurs les plus impactés ne correspondant plus aux usages du « monde d’après » ?)
Dans la recherche économique qui alimente la réflexion de l’équipe de Tout Sur Mes Finances et de Mon Partenaire Patrimoine, on lit tout et son contraire. Alors comment gérer son épargne en environnement incertain et ne pas devenir tout vert en déchirant sa chemise de rage ou d’incompréhension ? Nos convictions.
La volatilité est inhérente aux marchés financiers, et il est impossible de prédire si le consensus aura raison ou pas… et quand
L’histoire des marchés financiers est jalonnée de hauts et de bas rythmés par les anticipations des acteurs économiques, au niveau macro-économique et au niveau de chacun des actifs qu’un investisseur est susceptible d’acheter. Si les capacités d’anticipation des acteurs étaient parfaites, il n’y aurait pas de marché (et tout le monde ou personne ne ferait fortune en bourse). C’est bien la rencontre d’anticipations et de situations contraires, de perdants et de gagnants qui font l’offre et la demande. Mais le caractère moutonnier des investisseurs donne parfois lieu à un consensus régulièrement révisé… à la hausse ou à la baisse, où tout le monde prend les positions majoritaires du moment, par crainte de « rater le train qui passe ».
De très sérieuses études montrent qu’un investisseur qui raterait les quelques plus fortes journées de hausse des marchés actions sur une longue période d’investissement ampute sa performance de l’essentiel de la valeur que l’investissement en actions peut créer. On peut adopter un biais « contrariant », c’est-à-dire prendre position contre le consensus, parfois cela marche, parfois pas selon son calendrier d’investissement. En ce moment le consensus soutient la bourse pour les raisons suivantes :
- politique d’injection massives de liquidités des banques centrales pour contrecarrer les effets économiques de la crise sanitaire
- mesures massives des Etats pour soutenir le pouvoir d’achat des ménages, partout dans le monde
- anticipations d’une maîtrise de la pandémie et d’une disponibilité assez proche dans le temps de vaccins efficaces.
Pourtant l’état des économies est peu glorieux et la « casse » liée au confinement est devant nous en termes de faillites et d’impact sur l’emploi. Alors quoi faire ? Rester en bourse avec le consensus, faire preuve de prudence au risque de rater la suite de la hausse ? Dans ce type de contexte particulièrement, la clé est de partir de ses objectifs et d’appliquer un certain nombre de règles.
Epargner efficacement et de façon détendue, c’est respecter des règles simples de rapport du risque au temps, de diversification et de convictions assumées. Tout ce qu’il nous faut en période d’incertitude « VWULKienne ».
L’allocation d’actifs est un métier. Et pour déterminer cette allocation pour un épargnant donné, il faut partir de SA situation.
Le facteur temps, autrement dit l’horizon de placement est le premier facteur déterminant et le plus important. L’épargnant dispose-t-il « à vue » du matelas de liquidités accessible immédiatement, pour faire face en cas de dépense imprévue ou programmée à court terme ? Ce matelas est aujourd’hui peu ou pas rémunéré car les taux courts sont négatifs, mais il est indispensable. Il est important de le calibrer et de rechercher pour lui malgré tout le meilleur rendement dans la panoplie des solutions disponibles. Au-delà de ce matelas commence l’investissement, c’est-à-dire l’épargne longue. Et deux règles sont à appliquer pour mettre le facteur temps de son côté :
- Investir régulièrement (l’entrée régulière sur les marchés absorbe la volatilité, c’est-à-dire le risque)
- Sécuriser progressivement ses avoirs à mesure que l’on se rapproche du moment où l’on aura besoin de son argent, pour mettre de côté ses plus-values tout en n’hésitant pas à reprendre du risque dans un creux de marché (on dit « rebalancer son portefeuille »). On peut décider de faire ce travail soi-même, on peut décider de le confier à un professionnel avec lequel on aura défini en amont ses objectifs d’épargnant et on les révisera régulièrement. Gestion libre, Gestion pilotée, mandat de gestion, les solutions adaptées existent. Seule cette stratégie permettra de « survoler » les incertitudes (autrement dit d’optimiser le couple rendement/risque d’un épargnant à l’échéance temporelle de son projet quelle que soit la volatilité des marchés (et pour la période actuelle le profil de la reprise économique si vous avez suivi).
Le facteur diversification est le deuxième facteur déterminant. Le bon sens populaire recommande de « ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier ». En termes d’épargne, cela se traduit par le fait que la diversification des classes d’actifs et des zones géographiques dans un portefeuille de placements réduit le risque.
Le troisième facteur est le plus subjectif : il s’agit de l’allocation « tactique » privilégiant ou au contraire sous-pondérant dans l’allocation selon les anticipations conjoncturelles telle zone géographique, telle classe d’actifs dans l’allocation, et au sein de chaque compartiment telle ou telle valeur. Entre défenseurs de l’hypothèse que cette tactique ne sert à rien et qu’il faut s’assoir sur les indices sans chercher à les battre et tenants de la thèse qu’une gestion à valeur ajoutée peut créer de la valeur sur le long terme le combat fait rage.
- Certaines classes d’actifs ne peuvent être traitées que par des produits indiciels compte tenu de leur part modique de l’allocation ou de leur faible profondeur. Encore faut-il analyser si les supports techniques (trackers ou « Exchange Traded Funds ») ne comportent pas de risques techniques d’illiquidité avant de les intégrer dans les allocations.
- Sur les compartiments les plus importants d’une allocation, il y a largement de la place pour la valeur ajoutée des gérants spécialisés. Ces derniers permettent de réduire encore le risque sur plusieurs plans :
- En sélectionnant plusieurs gérants en architecture ouverte ou « multigestion », on écarte le risque de concentration sur un seul savoir-faire (deuxième niveau de diversification avec la diversification géographique/des classes d’actifs)
- Les gérants travaillent des portefeuilles de plusieurs valeurs (troisième niveau de diversification)
- Ils appliquent des filtres de sélection et de décision d’achat ou de vente permettant à la fois de bien travailler sur la valeur intrinsèque des actifs par rapport à leur valeur de marché, et permettant le cas échant à l’épargnant de contrôler si son argent est mis au travail dans des actifs conformes à ses valeurs, ce qui est aussi une condition pour « bien dormir » pendant que son épargne est au travail
- Ce raisonnement ne vaut pas que pour les fonds de placement collectifs mais aussi pour l’assemblage d’un portefeuille de valeurs détenues en direct guidé par les analystes qui suivent les valeurs, comme dans notre Groupe les analystes d’ID Midcaps.
Rapport au temps (horizon du projet d’épargne et séquence d’investissement), Diversification (géographique, classe d’actifs, gérants, nombre de lignes du portefeuille par compartiment), Tactique (ajustements conjoncturels et filtres de sélection correspondant aux valeurs de l’épargnant): ces 3 critères de constitution et de suivi d’un portefeuille de placements sont au cœur du métier des équipes de Mon Partenaire Patrimoine et des compétences du Groupe. Un service passionnant à rendre.
Mais alors direz-vous, le portefeuille dans quelle enveloppe fiscale le loge-t-on ? Un autre axe indispensable de conseil qui mérite un développement spécifique.