Tous les professionnels ont toujours ce mot à la bouche : « DIVERSIFICATION ». Et pourtant les meilleurs sont tentés de l’oublier.
En investissement c’est la base
Diversification dans les classes d’actifs dans lesquelles vous êtes investies, diversification dans les supports financiers, diversification dans les secteurs, diversification dans les émetteurs : il ne faut jamais être exposé à un seul risque, il faut donc toujours diversifier ses investissements.
A titre d’exemple, je vais utiliser la classe d’actifs que je connais le mieux : les small caps françaises ; autrement dit : les PME-ETI françaises cotées.
L’année 2020 a été riche en enseignement. La crise de la COVID étant inédite, les mouvements des actions ont été inédits.
Le début de l’année a été calme, le CAC Mid&Small s’est apprécié de quelques 2% entre le 31 décembre et le 19 février et là : patatras ! Les investisseurs ont compris que le coronavirus allait se propager en occident… la prise de conscience est violente, l’indice perd plus de 40% en 3 semaines. Les secteurs les plus touchés sont l’aéronautique, le tourisme, l’automobile et en gros tout ce qui est cyclique, c’est-à-dire dépendant de l’activité économique. Il ne faut alors avoir en portefeuille que des entreprises technologiques, des énergies renouvelables et de la santé, de préférence avec un niveau d’activité qui profite de l’aggravation de la pandémie. Mais le 16 mars, jour de l’annonce du confinement, démarre un des plus beaux rebonds de l’histoire boursière, porté par les sociétés qui ont le plus souffert. Renault s’est ainsi apprécié de 120% en moins de trois mois, Airbus de 75% et Pierre et Vacances de 110%. Les exemples sont nombreux.
Vous trouverez évidemment des investisseurs qui vous expliqueront, qu’ils sont totalement investis sur tels ou tels secteurs, puis sur tels ou tels autres, et évidemment avec le timing d’investissement idéal.
Avoir le market timing idéal est sur le long terme impossible
Il est évidemment possible de changer tout le positionnement de son portefeuille au moment le plus importun, mais le risque d’être « à l’envers du marché » est grand. Les investisseurs qui ont investi en juin dans des actions Pierre et Vacances, qui s’étaient appréciées de plus de 100%, ont subi une perte de près de 60% sur le titre jusqu’à la semaine dernière puisque les opérateurs de marché ne se sont plus intéressés (une nouvelle fois) qu’aux entreprises technologiques, aux énergies renouvelables et à la santé, de préférence avec un niveau d’activité qui profite de l’aggravation de la pandémie…
Entre mi-juin (date à laquelle les actions Renault et Pierre et Vacances ont arrêté de monter) et lundi dernier, le cours d’une société comme Biosynex, spécialiste en tests de diagnostiques rapides (dont le cours de bourse profite directement de l’aggravation de la crise sanitaire) a bondi de 250%. Lundi dernier, à 12h45, Pfizer a déclaré avoir mis au point un vaccin réduisant de 90% les « chances » d’être infecté par le coronavirus. Le cours de Biosynex a perdu 45% en 45 minutes. De nombreux investisseurs sont rentrés sur la valeur à son plus haut… j’espère pour eux que cet investissement représentait une toute petite partie de leurs avoirs !
Une allocation se construit, se réfléchit
Il faut anticiper les différents scenarii possibles et composer un portefeuille qui saura s’apprécier sur le moyen terme dans la très grande majorité de ces scenarii. Bien-sûr il est important d’être réactif, surtout quand on investit en direct dans des actions, mais le plus important est de rester diversifié.
Pour ma part, j’ai aujourd’hui construit un portefeuille small caps depuis longtemps investi dans des actions exposées à la santé (Virbac, Eurobio-Scientific), à la digitalisation de l’économie (LDLC.com, Claranova) et à sa transformation environnementale (Neoen, GTT). J’ai investi dans Soitec et Ekinops pour profiter du déploiement de la 5G qui exige plus de quatre fois plus d’antennes que la 4G. J’ai exposé cette année IDAM Small France à plus de loisirs, qui prennent une place de plus en plus importantes dans nos vies, que ce soit des loisirs compatibles avec le confinement (BigBen Interactive) ou pas (Compagnie des Alpes et Voyageurs du Monde ont intégré mon portefeuille très récemment, parce qu’un jour on va en sortir de ce Covid…). Enfin, je suis revenu sur des titres plus value, dont le cours de bourse a été massacré par le manque de visibilité qu’offre leur business pendant cette crise sans précédent (GL Events, Akwel, Jacquet Metal Services).
Une telle diversification ne suffit évidemment pas pour son épargne, et même si le timing parait très opportun pour investir dans les small caps, celles-ci ne peuvent représenter plus de 10% de l’allocation de votre épargne !
Tournez-vous vers votre expert Mon Partenaire Patrimoine pour vous accompagner dans la construction de votre allocation et restez diversifié !
À propos de l'auteur
Louis Albert
Directeur des investissements d’IDAM