On parle beaucoup du PER en cette fin d’année, avec la date butoir du 31 décembre pour enregistrer ses versements et bénéficier d’une réduction d’impôt. Le PER confirme son succès commercial, depuis son lancement en 2019. Enfin un produit d’épargne retraite simple et souple !
Il y a un contexte qui, depuis plusieurs années déjà, incite les Français à se constituer un complément de revenus pour la retraite, pour compléter les régimes par répartition – et cette tendance ne devrait pas s’inverser, avec les annonces récentes du chef de l’État.
C’est un sujet qui a souvent été traité avec des placements « tous terrains » comme l’assurance vie ou l’immobilier, plutôt qu’avec des solutions financières dédiées – il est vrai peu séduisantes auparavant.
Auparavant, car la loi Pacte a permis la création d’un produit enfin adapté aux usages des épargnants, avec trois éléments clés de son succès :
- un fonctionnement proche de l’assurance vie, que les épargnants adorent
- la sortie possible en capital (et pas seulement en rente viagère)
- et un avantage fiscal à l’entrée, avec la possibilité de déduire ses versements de son revenu imposable
Résultat : déjà près de 6 millions de détenteurs de PER, individuels ou collectifs. Et le PER a même embarqué quelques suPER-pouvoirs qui viennent galvaniser son succès.
Le PER, c’est le seigneur de l’épargne retraite : un plan pour les gouverner tous !
Ce n’est pas un mince exploit, au vu de la multiplicité des anciens produits retraite :
- pour les particuliers : le PERP, le contrat Loi Madelin (dédié aux travailleurs non-salariés), la Prefon…
- pour les entreprises : le PERCO, les contrats dits « Article 83 »…
Tous ces dispositifs, vous avez la possibilité de les transférer, pour les rassembler dans un seul et même contrat : le PER, avec ses différents compartiments pour loger les versements individuels, collectifs et catégoriels.
Quand on sait que des salariés oublient parfois les contrats retraite de leurs anciens employeurs, c’est un vrai gain de simplicité !
Comme le PEA, le PER est transférable à tout moment entre établissements. Cette possibilité, la loi Pacte l’a enrichie d’un super-pouvoir : la passerelle depuis l’assurance vie vers le PER, avec un dispositif très favorable, mais temporaire, seulement jusqu’au 1er janvier 2023 !
Cet avantage, c’est le doublement de l’abattement fiscal sur les plus-values, habituellement applicable en cas de rachat d’un contrat d’assurance vie. Cet abattement atteint ainsi :
- 200 euros pour une personne seule (contre 4.600 euros habituellement)
- 400 euros pour un couple marié ou pacsé soumis à imposition commune (contre 9.200 euros)
Trois conditions pour en bénéficier :
- un transfert avant le 1er janvier 2023
- un contrat d’assurance vie d’au moins 8 ans
- son titulaire doit être à plus de 5 ans de l’âge légal de départ en retraite.
À noter que les sommes ainsi transférées peuvent bénéficier de la déductibilité du revenu imposable, au même titre que tout versement volontaire sur un PER mais ici sans avoir à mobiliser une capacité d’épargne supplémentaire pour en bénéficier.
Hormis l’avantage fiscal à l’entrée, quel intérêt de passer de l’assurance vie au PER ?
Si l’on compare, les meilleurs PER en enveloppe assurance ont un fonctionnement très proche des contrats multisupports modernes : souplesse de versement et d’arbitrage, large univers d’investissement en unités de compte, de multiples modes de gestion (pilotée, libre) et la possibilité de retraits fractionnés une fois que les capitaux sont disponibles.
Car s’agissant d’un produit retraite, le PER n’est pas rachetable à tout moment. Les cas de sortie anticipée avant la retraite sont limités : en cas de coup dur (décès du conjoint, invalidité…) ou bien pour l’acquisition de sa résidence principale. Il y a cependant des contreparties à cette indisponibilité temporaire :
- l’avantage fiscal à l’entrée, avec la déductibilité des versements volontaires de vos revenus imposables : une incitation à placer à long terme avec le levier de la capitalisation sur une longue durée d’investissement
- une autre contrepartie, moins connue, est intéressante pour investir en fonds immobiliers (comme les SCPI) si l’on est soumis à l’IFI : contrairement à l’assurance vie, si vous investissez sur des fonds immobiliers dans le cadre d’un PER, les sommes concernées n’entreront pas dans l’assiette de calcul de l’IFI pendant toute la durée de la phase d’épargne.
Des avantages pour les ménages les plus fortunés, mais qu’en est-il des plus jeunes ?
Pour les enfants, le PER enfile son costume de super-héros, ou plutôt de « Super Plan d’épargne logement » !
On peut, dès la naissance, prévoir un placement de long terme avec une porte de sortie pour la résidence principale : l’acquisition de sa résidence principale est un cas de sortie anticipé prévu par la loi pour le PER, et la souscription d’un PER est possible pour un enfant mineur (le contrat est signé par ses représentants légaux, mais il est bien au nom de l’enfant, qui en disposera pleinement à sa majorité pour réaliser des versements, des arbitrages…)
Avantage complémentaire de ce schéma : les sommes investies dans le PER (issues généralement d’un présent d’usage ou d’un don manuel des parents ou des grands-parents) sont déductibles du revenu imposable du foyer auquel l’enfant est rattaché – et donc, quand il est mineur, c’est nécessairement celui des parents. Plutôt intéressant pour inciter tôt à constituer une épargne de long terme !
Le PER offre donc de belles opportunités, et pas seulement en fin d’année !
Qu’il soit individuel ou collectif, le PER complète efficacement les solutions d’épargne patrimoniales : avec des versements ponctuels ou programmés, un large choix de supports financiers, une gestion pilotée avec sécurisation automatique de l’allocation d’actifs à l’approche de l’âge de départ en retraite, la sortie en capital (en une ou plusieurs fois, selon ses besoins) et la transférabilité.
N’attendez pas pour vous en occuper si vous voulez ouvrir un PER avant la fin de cette année : mieux vaut éviter de s’y prendre au dernier moment en décembre !
Il est aussi important de bien calibrer le juste montant à investir : une équation entre votre capacité d’épargne dédiée à la retraite, les plafonds de déduction disponibles et le montant estimé de vos impôts, pour tirer le meilleur parti des avantages du PER. Pour cela, faites-vous accompagner par un expert.