Pour constituer son épargne, on pense naturellement aux placements individuels, comme l’assurance vie. On oublie souvent les possibilités d’épargne collective en entreprise. Et pourtant, c’est une opportunité pour constituer simplement son épargne financière et patrimoniale !
Les dispositifs d’épargne en entreprise sont souvent trop peu utilisés en gestion de patrimoine. C’est dommage. Mais il est vrai que pendant longtemps, comparés aux placements individuels grand public, ces placements collectifs sont restés complexes à appréhender et pas toujours bien expliqués.
Heureusement, l’épargne salariale a évolué. Elle s’est largement simplifiée ces dernières années et elle se résume désormais à deux grands dispositifs :
Le plan d'épargne entreprise (PEE)
Il permet d’y verser :
- la participation,
- l’intéressement,
- les éventuels abondements de l’entreprise
En parallèle, le salarié peut réaliser des versements personnels.
Le plan d'épargne retraite (PERECO, en entreprise)
Il a 3 compartiments :
- un compartiment individuel pour les versements personnels (ouvrant droit à réduction d’impôt, si c’est le choix de l’épargnant)
- un compartiment collectif pour la participation, l’intéressement, les éventuels abondements ou les transferts de jours de congés (monétisation)
- un compartiment catégoriel pour les cotisations obligatoires selon l’activité (les anciens contrats dits « article 83 »)
Ces deux dispositifs sont très complémentaires, avec un horizon de placement différent :
- l’épargne en PEE est bloquée 5 ans, sauf pour 11 cas de sortie anticipée (comme le mariage, le pacs, la naissance d’un 3ème enfant…) ou des cas de force majeure ; c’est donc une formule avec une certaine souplesse et la sortie se fait en capital
- le PERECO est, quant à lui, disponible au départ à la retraite, sauf déblocage anticipé pour force majeure, ou acquisition de résidence principale ; c’est donc plus limité que sur le PEE, mais en contrepartie de versements déductibles ; la sortie se fait en capital et/ou en rente (en rente exclusivement pour le compartiment catégoriel)
Des avantages complémentaires pour ces formules d’épargne financière en entreprise
Le premier avantage, il est économique – et même sociétal. L’entreprise associe ses collaborateurs à la performance de l’entreprise et facilite la constitution d’une épargne projet (grâce au PEE) et d’une épargne retraite (grâce au PERECO) qui peut être aussi débloquée pour financer l’achat de sa résidence principale : des enjeux patrimoniaux que l’on retrouve évidemment chez tous les épargnants
Le second avantage, c’est la simplicité. Pour l’entreprise, c’est un moyen de fidélisation (elle peut aussi prendre en charge les frais de tenue de compte par exemple) ; et pour le salarié, une solution pour épargner régulièrement. On le sait, un des enjeux pour l’épargne retraite c’est de commencer à épargner le plus tôt possible et de façon régulière (même de petits montants) dès que l’on commence à percevoir des revenus.
Enfin, et c’est évidemment un avantage à ne pas négliger, il y a le cadre fiscal préférentiel pour ces deux formules d’épargne. Prenons deux exemples :
- sur un PEE, au-delà de 5 ans, la fiscalité sur les plus-values est particulièrement intéressante en matière de revenus de placements financiers : exonération de l’impôt sur les plus-values et seulement l’application des prélèvements sociaux (comme sur un PEA) ;
- sur un PERECO, vous bénéficiez du mécanisme de réduction d’impôt incitatif sur l’épargne retraite, renouvelable chaque année : lorsque vous versez dans la limite de votre plafond retraite disponible (10% de vos revenus de l’année précédente) vous générez une réduction d’impôt en fonction de votre taux marginal (30% de TMI, versement de 10 000 €, cela crée 3 000 € de réduction d’impôt sur le revenu).
Un enjeu, c’est donc d’encourager les entreprises à mettre en place un dispositif d’épargne salariale pour leurs collaborateurs. Certains acteurs spécialistes sur le marché, comme notre partenaire Eres sur son blog #partageduprofit, portent ce message. Et ce n’est pas seulement pour les grandes entreprises : dans les PME cela commence à partir d’un salarié (même à temps partiel), à condition qu’il soit distinct du dirigeant.
Encore des préjugés, désormais dépassés, sur les placements financiers d’entreprise
L’épargne salariale a encore souvent mauvaise réputation : principalement des préjugés sur des frais élevés, un potentiel de performance limité, une qualité de service perfectible… Mais c’est faux, à condition de bien s’y prendre et d’être sélectif. L’épargne salariale, ce sont 3 métiers distincts : l’ingénierie et la pédagogie, la gestion financière, et la tenue des comptes.
La qualité de service, c’est à la base la banque teneur de comptes qui la délivre notamment pour la réactivité sur vos opérations (versements, arbitrages, retraits) en l’accès aux informations (site Internet, application mobile, support téléphonique).
Ce métier industriel s’est concentré ces dernières années, ce qui a permis des investissements pour passer d’une logique de gestion administrative à celle de service client, avec un rôle croissant des interfaces numériques notamment.
S’agissant des frais, les fonds communs de placement d’entreprise sont soumis aux mêmes contraintes d’affichage que tous les autres fonds d’investissement collectifs. Bien sûr, là aussi, il faut s’y intéresser et comparer. Mais on peut noter que l’AMF a mené une étude en 2019, qui conclut que les FCPE sont en moyenne moins chargés que les FCP ou SICAV équivalents.
Comparez aussi la performance des placements sur le long terme. Comme évidemment toutes les offres d’épargne salariale ne se valent pas, les bonnes questions à se poser sont :
- est-ce que je suis en architecture ouverte, en multigestion ? Mieux vaut éviter des fonds gérés exclusivement par la société de gestion du banquier teneur de compte
- est-ce que la gamme de fonds proposée est assez riche, pour diversifier mon épargne ? En nombre de classes d’actifs couvertes (immobilier, marchés locaux ou internationaux…) et en profondeur de gamme (sur une classe d’actifs/pour un niveau de risque donné, est-ce que j’ai un choix de fonds suffisant)
- est-ce que j’ai des outils pour piloter moi-même la gestion financière, ou bien est-ce que je peux la déléguer en gestion pilotée à un gérant spécialiste de ce métier ?
Le plus souvent, ces caractéristiques se retrouvent dans les plans d’épargne distribués et conseillés par un professionnel (courtier ou CGP) qui doit par ailleurs disposer d’une vraie compétence d’ingénierie et de pédagogie, pour faciliter la compréhension et l’appropriation de ces solutions.
Tous les salariés ont droit à l’épargne salariale… et même les dirigeants !
L’épargne salariale, on l’a vu, c’est bien pour les salariés. Et c’est bien aussi pour les dirigeants 🙂
On oublie souvent que le chef d’entreprise, gérant de SARL ou d’EURL, président de SAS, ou tout simplement artisan ou profession libérale a droit aussi à l’épargne salariale, dès lors qu’il emploie au moins un salarié – et au plus 249, ce qui laisse de la marge.
Si l’on veut résumer, quand une entreprise dépense 1 000 € pour rémunérer son dirigeant, si ce dernier est à 30% de tranche marginale d’imposition :
- pour un travailleur non salarié, l’épargne salariale vous permettra de percevoir 903 € là où des BIC ou BNC vous auraient donné 500 ; sans compter certaines spécificités, qui permettent par exemple pour un TNS de réaliser sur son PERECO ses cotisations anciennement dites « loi Madelin » et de pouvoir bénéficier d’un abondement à cette occasion.
- pour un président de SAS, l’épargne salariale vous donnera 903 € nets là où votre indemnité de mandat vous aurait donné 380 €.
C’est encore un atout supplémentaire pour développer l’utilisation de l’épargne salariale patrimoniale, auprès des salariés et des dirigeants d’entreprise.
N’hésitez pas à solliciter les conseillers Mon Partenaire Patrimoine, une équipe spécialisée dans l’épargne patrimoniale et d’entreprise, pour identifier les opportunités proposées par des solutions sur mesure d’épargne salariale.