Il y a encore du chemin à faire : l’épargne salariale reste méconnue alors qu’elle concerne de nombreux Français et présente de nombreux atouts pour investir.
Plus de 11 millions de titulaires d’épargne salariale ont reçu leur relevé de situation en début d’année, avec souvent les mêmes questions : qu’est-ce que je peux faire avec mon épargne salariale ? et qu’est-ce que je dois faire maintenant ?
On oublie trop souvent l’épargne salariale quand on organise ses placements financiers et c’est dommage car elle s’est largement modernisée et simplifiée ces dernières années, autour de deux grands dispositifs complémentaires :
- le Plan d’Epargne Entreprise (PEE, ou PEI pour un groupe d’entreprises)
- le Plan d’Epargne Retraite Collectif (PERECO)
Concrètement, on peut utiliser le PEE comme une « épargne projets » : elle est bloquée pendant 5 ans puis disponible sous forme de capital avec une fiscalité allégée (comme sur un PEA) >> un avantage fiscal à la sortie
L’épargne versée en PEE est bloquée 5 ans, sauf pour 11 cas de sortie anticipée (mariage, le pacs, naissance d’un 3ème enfant, achat de résidence principale…) ou des cas de force majeure : une formule relativement souple, avec une sortie en capital dès que l’épargne est disponible.
Le PER se positionne naturellement sur le long terme : il permet de constituer « à moindre effort » un complément de revenus pour sa retraite tout en générant la réduction d’impôts prévue sur cette enveloppe >> avantage fiscal à l’entrée
Les sommes placées dans un PERECO sont disponibles au départ en retraite, sauf déblocage anticipé pour force majeure, ou lui aussi pour acquisition de résidence principale : des cas plus limités que sur le PEE mais nous sommes ici sur une formule d’épargne retraite, donc de long terme.
Il y a donc tout intérêt à utiliser pleinement les avantages et la complémentarité de ces deux formules d’épargne :
- votre employeur vous y incitera, avec le versement des primes de participation, d’intéressement et les éventuels abondements financés par l’entreprise
- vous pourrez aussi y réaliser des versements à tout moment, pour compléter votre épargne
Participation, intéressement, abondement… oui mais comment ?
La participation et l’intéressement sont encadrés par la loi et liés aux performances de l’entreprise, dans une optique de partage du profit, avec une base de calcul est différente :
La participation dépend du bénéfice annuel de l’entreprise
La participation est obligatoire pour les entreprises de 50 salariés au moins et elle est calculée selon une formule légale – qui date un peu d’ailleurs… 1959 !
L’intéressement dépend de l’atteinte d’objectifs définis par l’entreprise
L’intéressement est facultatif (possible dès un salarié) et chaque entreprise peut fixer librement ses critères d’atteinte et le montant associé, dans la limite de 20 % de la rémunération brute du salarié.
Cherry on the cake, l’entreprise peut abonder tout ou partie des versements de ses salariés (participation, intéressement, versements volontaires) jusqu’à 300% du montant, dans la limite d’un plafond légal annuel :
- pour le PEE-PEI, au maximum 8% du Plafond Annuel de la Sécurité Sociale (PASS) soit 3.290 €
- pour le PERCO-PERECO, au maximum 16% du PASS soit 6.582 € actuellement
Comment optimiser l’usage de son épargne salariale quand on est salarié ?
Une règle d’or : ouvrir son courrier 🙂
Quand la participation ou l’intéressement se déclenchent, chaque salarié reçoit un bulletin qui l’informe des primes versées et qui donne le choix :
- soit de les percevoir tout de suite en cash (en partie ou en totalité)
- soit de les placer en épargne salariale (PEE ou PERECO) là aussi pour tout ou partie.
Sans réponse à ce bulletin d’options, les primes seront investies en intégralité :
- pour la prime de participation : 100% sur le PEE ou 50% sur le PEE et 50% sur le PER Collectif s’il en existe un au sein de votre entreprise
- pour la prime d’intéressement : 100% sur le PEE
À ne pas oublier si l’on souhaite en percevoir une partie immédiatement !
Autre point à prendre en compte, s’il y a un mécanisme d’abondement, le salarié a évidemment tout intérêt à l’utiliser pour maximiser l’effet de ses versements.
Il peut y avoir un abondement dégressif selon le montant (300% sur les 500 premiers euros versés, puis 200% au-delà dans la limite du plafond) ou bien selon l’ancienneté du salarié… La définition des formules d’abondement permet de répondre aux spécificités de chaque entreprise.
Sans oublier la fiscalité
Là aussi, il faut réfléchir avant de compléter son bulletin d’options. Et généralement, il faut éviter de percevoir en cash la totalité des primes, car dans ce cas vous payez directement l’impôt sur le revenu et (double peine) vous n’avez pas droit à l’éventuel abondement prévu par l’entreprise !
Placer ses primes permet en outre de bénéficier d’un meilleur traitement fiscal :
- avec l’exonération des plus-values au bout de 5 ans sur le PEE
- et sur le PERECO, la déductibilité des versements (sauf indication contraire, ces versements sont déductibles de vos revenus imposables, comme sur un PER individuel)
Un rappel sur la déductibilité des versements sur le PERECO : sauf indication contraire, ces versements sont déductibles de vos revenus imposables. Une incitation fiscale qui contribue au succès grandissant que l’on constate sur ces formules d’épargne retraite.
Il y a un plafond annuel de versement (10% des revenus de l’année précédente pour un salarié) auquel s’ajoutent les éventuels plafonds non consommés des 3 années précédentes >> intéressant si l’on veut faire un rattrapage sur son épargne retraite tout en bénéficiant d’un avantage fiscal !
Les principaux points à suivre en épargne salariale
En épargne salariale, on se positionne sur une démarche de moyen-long terme :
Le choix de supports d’investissement est évidemment essentiel !
Sur ce point les produits d’épargne salariale ont beaucoup évolué, sont plus ouvertes, en multi-gestion, plus souples et donc personnalisables
Pour les frais
L’information est obligatoire dans le relevé annuel mais pas toujours explicite, il ne faut pas hésiter à la faire décoder par un spécialiste
Toujours sur les frais
Attention lorsque l’on quitte une entreprise : les frais de tenue de compte précédemment pris en charge par l’employeur peuvent ensuite être imputés au détenteur
Sur le PEE
Il faut regarder les dates de disponibilité : pour consommer, réutiliser ou laisser fructifier les capitaux en fonction des besoins ou objectifs d’épargne
Enfin
Il faut une vue d’ensemble des différents plans d’épargne salariale, que l’on peut accumuler (et oublier !) au fil des années : là aussi l’aide d’un spécialiste en épargne salariale permettra de faire les bons choix (par exemple, pour initier des arbitrages entre les fonds, ou pour organiser un transfert si un ou plusieurs plans ne donnent plus satisfaction)
L’épargne salariale, ce n’est pas que pour les grandes entreprises
Au contraire, tout le monde est concerné !
Alors oui, les grandes entreprises sont les mieux équipées et il y a encore une grande marge de progression auprès des TPE et des PME : si l’on s’en tient aux flux de partage du profit (intéressement et participation) à peine 4% des salariés des entreprises de moins de 10 salariés sont couverts, et moins de 12% des salariés des entreprises de 10 à 49 salariés.
Mais on peut mettre en place très facilement une épargne salariale avec un accord d’intéressement sur mesure, dans une démarche de partage du profit et de fidélisation des salariés :
- dans les TPE et les PME je vous invite à aller voir votre DRH ou votre DG pour le demander !
- les dirigeants Travailleurs Non Salariés y ont droit aussi, dès lors qu’ils emploient au moins un salarié en CDI dans leur structure
À chaque entreprise correspond un schéma d’épargne salariale adapté : c’est le moment d’en parler avec un expert en épargne salariale Mon Partenaire Patrimoine !