Après les fêtes, un grand classique du début d’année c’est l’annonce par les assureurs des rendements de leurs fonds en euros. Mais l’enjeu pour les épargnants reste-t-il le même avec la baisse continue des taux ces dernières années ?
On le constate pour les premiers rendements communiqués : sans surprise, et comme l’année dernière, la tendance baissière se confirme, avec un rendement attendu pour l’année 2021 autour de 1% en moyenne sur les fonds euros en assurance vie. Pour rappel, cette moyenne était d’environ 1,30% sur 2020.
Autrement dit, pour des capitaux investis en fonds euros l’an passé, le rendement net d’inflation a basculé en territoire négatif, avec une hausse des prix de près de 3% sur la même période. Ce qui vient souligner le message que portent de nombreux acteurs de l’épargne patrimoniale depuis plusieurs années : il n’est plus possible d’envisager un rendement élevé, sans risque et avec une garantie à tout moment. Et il y a peu d’espoir que cette tendance évolue pour l’instant, avec des taux longs obligataires qui oscillent toujours autour de zéro malgré le mouvement de normalisation amorcé par les banques centrales.
Pour autant, pas de catastrophisme : dans cette transition, l’enjeu pour chacun est de savoir s’orienter vers de nouvelles solutions financières. Elles sont nombreuses, pour peu qu’on accepte un peu plus de risque. Vous aurez compris, dans le titre, le clin d’œil au générique de cette fameuse série des années 80 🙂
Après des années de bons et loyaux services, faut-il se détourner de l’assurance vie pour son épargne ?
Spoiler : bien évidemment non. Avant d’être un placement financier, l’assurance vie telle que nous la connaissons est une enveloppe souple, très personnalisable et qui bénéficie d’un traitement civil et fiscal avantageux, sur les plus-values réalisées aussi bien que pour sa transmission. Elle reste donc un formidable outil patrimonial.
Aussi au fil des années, l’assurance vie s’est considérablement enrichie en termes de sous-jacents financiers et de modes de gestion : un large choix de classes d’actifs, proposant une grande diversité dans leur couple rendement/risque, selon les zones géographiques ou les secteurs d’activités dans lesquels on souhaite investir ; l’accès à des titres en direct ou à des fonds indiciels vient compléter les possibilités d’épargne en actions. Décorrélés des marchés boursiers, les fonds immobiliers, et plus récemment l’ouverture à des fonds de private equity (pour investir en non coté dans les entreprises), viennent étoffer un peu plus ces possibilités de diversification.
Sans oublier bien sûr les fonds garantis en euros, une spécificité française qui a aussi contribué au large succès de l’assurance vie depuis 40 ans.
Les fonds en euros représentent encore trois quarts des encours en assurance vie : un enjeu aussi bien pour les professionnels que pour les épargnants
Avec une évidence aujourd’hui : rester investi majoritairement en fonds en euros à long terme, ça ne paye plus. Le retour d’une inflation à des niveaux plus élevés viendra inexorablement grignoter ces capitaux. Une recette souvent gagnante il y a 20 ans, à des niveaux de rendement supérieurs à 5% et quasiment sans inflation. Entretemps, la nouvelle donne économique et financière sur les taux s’est imposée à tous ; sans oublier qu’elle a largement facilité, dans le même temps, les conditions de crédit pour les particuliers et les entreprises.
Un autre constat d’actualité, même s’il n’est pas nouveau : les épargnants en assurance vie s’orientent vers les unités de compte lorsque les marchés boursiers montent, et ils s’en éloignent quand les marchés baissent. Pourtant, les acteurs de l’investissement (traditionnels ou nouveaux entrants) rappellent que nos choix doivent s’apprécier sur le long terme, indépendamment des variations à court terme.
Pas facile de contrer des réflexes acquis de longue date, dès que les marchés chahutent. Être accompagné par un conseiller, utiliser des services ou des outils adaptés, cela reste le meilleur moyen pour définir ses besoins de liquidités, son horizon de placement et une allocation d’actifs diversifiée, pour investir sereinement sur le long terme.
À leur niveau, que font les compagnies d’assurance pour accompagner les épargnants ?
Elles ont anticipé cette problématique depuis plusieurs années, car elles sont fortement impactées par la baisse des taux obligataires : directement sur le rendement des nouvelles obligations qu’elles vont devoir acquérir en face des flux de collecte nette en fonds euros, ce qui viendra diluer le rendement servi aux assurés ; également sur les contraintes qu’impose la directive Solvabilité II pour leurs besoins en fonds propres… Sans oublier l’impact sur la valeur de leur portefeuille obligataire, si les taux obligataires étaient amenés à remonter brutalement.
Pour contrer ces effets, les compagnies ont progressivement transformé leur politique commerciale et développé de nouvelles offres :
- avec plus de contraintes, pour limiter la collecte sur les fonds en euros : avec des plafonds de versement, des minima à investir en supports en unités de compte… ;
- avec aussi plus de choix, en élargissant leurs gammes de supports en unités de compte, tout en facilitant leur usage : de nouvelles classes d’actifs (immobilier, private equity, trackers) ou des modes de gestion financière déléguée (approche profilée ou thématique) pour un suivi efficace dans le temps ;
- en transformant aussi le fonctionnement des fonds euros traditionnels (une garantie désormais nette et non plus brute de frais de gestion, une part majorée en actifs diversifiés…) et en proposant de nouvelles structures de fonds en euros
Dès le début des années 2000, les pouvoirs publics et l’industrie de l’assurance ont porté la création de nouvelles solutions, comme des alternatives aux fonds en euros historiques. Premier d’entre eux, le fonds Euro-Diversifié, ancêtre du fonds Euro-Croissance qui a pris le relais dans les années 2010. Mais l’un comme l’autre n’ont pas remporté le succès espéré auprès des épargnants : un fonctionnement trop complexe, en décalage avec le contexte de marché à l’époque, et une performance peu lisible et trop peu différenciée des fonds en euros classiques…
Leur successeur, le fonds Croissance tel qu’il a été revu et corrigé à l’occasion de la Loi PACTE en 2019, confirme l’enjeu pour les assureurs de proposer des fonds plus diversifiés pour un meilleur potentiel de rendement ; ceci, tout en conservant un niveau de risque minimal pour les assurés et en soutenant les entreprises.
Le temps du renouveau ?
Certaines compagnies comme Generali ou Spirica, avec un savoir-faire reconnu sur la qualité de leurs fonds euros, ont aussi fait preuve de créativité avec une offre renouvelée, un trait d’union entre le fonds en euros traditionnel et l’univers d’investissement en unités de compte.
Une illustration avec les fonds Croissance « nouvelle génération », qui peuvent répondre aux besoins des épargnants qui privilégient la prudence : ces fonds sont adossés non seulement à des actifs obligataires, pour la base de la garantie, mais aussi à d’autres classes d’actifs (immobilier, actions, actifs non cotés…) pour un meilleur potentiel de rendement sur le long terme, grâce à une véritable diversification.
En contrepartie, la garantie du fonds n’est pas totale et permanente (contrairement à un fonds en euros classique), mais elle se concrétise à une certaine échéance : une garantie du capital à 80% à une échéance de 8 ans, par exemple. Si l’épargnant retire ses capitaux avant cette échéance, il sortira en valeur de marché, comme sur un support en unités de compte.
Vous souhaitez en savoir plus sur l’intérêt des fonds Croissance en assurance vie ?
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Il sera intéressant de suivre les rendements distribués par ces nouveaux fonds Croissance, lancés depuis peu. Si l’on regarde l’historique de performance de leurs précurseurs, les fonds Euro-Croissance, les rendements servis sont dans l’ensemble honorables comparés aux fonds euros traditionnels, à condition d’être sélectif, car leurs performances varient plus fortement d’une année sur l’autre : pour les meilleurs, la barre des 3% était franchie en 2020, un différentiel de rendement qui commence à compter, comparé au niveau plancher des taux sans risque.
Historiquement, le fonds en euros c’est l’amour du non-risque (n’en déplaise à Jonathan et Jennifer, les justiciers milliardaires). Mais tout porte à croire que nous sommes arrivés au bout de ce modèle. Certains spécialistes anticipent que 2021 sera un point bas en termes de rendement, avant une remontée possible des taux servis. Difficile à prévoir, d’autant plus que les réserves qui peuvent venir doper ce rendement varient d’un assureur à un autre. Ce qui est sûr, en revanche, c’est que pour espérer un meilleur rendement, il faudra nécessairement accepter une prise de risque qui s’exprimera, dans ces fonds de nouvelle génération, au travers d’une garantie partielle ou conditionnée à une certaine échéance.
Pour que la fête continue, il faut de la créativité et bien choisir son conseil : c’est à votre écoute et avec un accompagnement personnalisé, comme celui de Mon Partenaire Patrimoine, que vous pourrez découvrir de nouvelles opportunités adaptées à vos besoins.