Dans le contexte de taux d’intérêts actuel, la classe d’actifs des obligations reprend des couleurs. Une opportunité qui peut vous intéresser, à condition de bien garder en tête les caractéristiques et le fonctionnement de ces actifs que l’on retrouve dans de nombreux fonds d’investissement.
Acheter une obligation et la conserver jusqu’à son échéance, c’est ce que l’on appelle la stratégie « Buy & Hold ». Cela permet de connaître, en amont, les intérêts que l’on percevra, ainsi que la durée d’investissement associée (maturité de l’obligation).
Vous êtes donc à l’abri du risque de perte de valeur de marché de cette obligation, puisque vous la gardez jusqu’au bout et que vous percevrez, au terme, le nominal de cette obligation (le remboursement du capital que vous aurez prêté à l’émetteur en l’achetant).
Après la hausse des taux la plus rapide de l’histoire des marchés – réalisée par les banques centrales pour lutter contre l’inflation – et avec, aujourd’hui, les anticipations de baisse des taux du fait du ralentissement économique, on a même une option asymétrique en faveur des investisseurs, avec un risque de taux qui est quasiment annulé :
- En conservant les obligations jusqu’à leur échéance, on est protégé contre un risque de hausse supplémentaire des taux qui ferait perdre de la valeur aux obligations.
Exemple : si vous placez 100 € dans une obligation qui rapporte 4% et que les taux montent à 5%, l’obligation voit son prix de marché baisser à 80 € pour que son coupon de 4 € représente un rendement de 5% (nouvelle référence de marché) pour l’acheteur. En conservant les obligations jusqu’au bout, je n’ai pas ce risque de taux.
- Et si les taux baissent – ce qui est désormais anticipé, compte tenu du ralentissement économique en cours -, il est possible de céder avant terme les obligations avec une plus-value.
Exemple : si vous placez 100 € dans une obligation qui rapporte 4% et que les taux baissent à 3%, l’obligation voit son prix de marché monter à 131 € pour que son coupon de 4 € s’aligne sur la référence de rendement du marché de 3%.
Si c’est sans risque de taux, il ne faut pas oublier qu’il existe un autre risque principal à prendre en compte : le risque de crédit. Et c’est celui-là qui est trop souvent écarté ou mal géré par les investisseurs ou épargnants tentés de jouer cette stratégie.
Le risque de crédit est le risque de défaut de l’émetteur de l’obligation auquel on prête de l’argent, s’il fait faillite ou ne peut pas rembourser.
Pour gérer intelligemment ce risque, il est important de diversifier son investissement obligataire en évitant de se concentrer sur un nombre trop restreint d’émetteurs. Il est recommandé d’investir dans des fonds obligataires avec un grand nombre de lignes et « datés », c’est-à-dire appliquant une stratégie d’achat et de conservation jusqu’à une date fixée à l’avance.
Il est également important de multiplier les échéances de conservation des obligations en investissant dans des fonds datés d’échéances variées et correspondant à son horizon d’investissement : on trouve aujourd’hui des échéances allant de 2025 à 2030. Si on a un mouvement favorable de baisse des taux et que l’on saisit sa plus-value avant échéance, ou à l’échéance si les taux n’ont pas bougé ou, pire, ont remonté, on se retrouve avec du cash pour ses projets ou pour réinvestir, et dans ce cas il sera temps d’analyser sur quelles classes d’actifs réinvestir en fonction des conditions du moment.
Enfin, il convient de veiller au risque de crédit des fonds obligataires datés ou millésimés dans lesquels on investit. Le segment de notation « high yield » présente un risque de défaut plus important que le segment « investment grade » des émetteurs les mieux notés, mais embarque des taux d’intérêt plus élevés. Il y a un bon équilibre à trouver et des critères de sélection à appliquer.
Ce que l’on cherche dans les fonds obligataires datés proposés par les sociétés de gestion c’est un peu du « High yield investment grade », c’est-à-dire des papiers obligataires avec des taux de rendement élevés mais au risque crédit limité. Je sais le high yield investment grade cela n’existe pas, mais c’est l’esprit de cette démarche de sélection. Et pour y parvenir, il y a, en plus du nombre de lignes pour disperser le risque, deux critères-clés que nous appliquons chez Mon Partenaire Patrimoine pour trier les offres du marché :
1/ Utiliser des fonds gérés par des sociétés de gestion dont l’analyse ne se limite pas au crédit, mais aussi à la robustesse du business model des entreprises emprunteuses, pour éviter que le ralentissement économique anticipé ne les mette en défaut. Les fonds obligataires millésimés des sociétés de gestion habituées aux actions ont, de ce point de vue, un avantage puisque, en plus des diligences crédit classiques sur la solvabilité de l’entreprise émettrice, elles peuvent avoir une conviction argumentée sur la solidité de son business model grâce à leurs analystes « actions » en croisant leurs expertises.
2/ S’intéresser à la nature des papiers achetés :
- les obligations n’offrent pas toutes les mêmes garanties selon qu’elles sont à remboursement prioritaire en cas de difficultés, on parle alors de dette senior, ou si le paiement de leurs intérêts et leur remboursement est de priorité inférieure, comme les dettes mezzanine des entreprises sous LBO. Certaines dettes sont par ailleurs parfois garanties par des sûretés prises sur des actifs réels détenus par les entreprises.
- certaines sociétés de gestion ont des savoir-faire techniques qui permettent d’espérer doper la performance en contrôlant le risque ;
- certains gérants introduisent des obligations convertibles dans leurs allocations pour jouer le conversion si les conditions de marché la rendent attractive
- d’autres ont une maîtrise forte du marché des CLO (Collateralized loan obligations) qui peuvent être un levier important de maîtrise du risque de crédit. Pour simplifier, un CLO peut être considéré comme une société qui lève des fonds auprès d’investisseurs en dette et en capital pour acheter un pool de 150 à 200 prêts diversifiés de premier rang et les titrise en les convertissant en tranches plus ou moins risquées, c’est-à-dire à priorité de remboursement plus ou moins élevée. On peut donc en choisissant des tranches sécurisées optimiser son couple risque de crédit/rendement embarqué ! C’est technique, mais cela peut se révéler très efficace.
N’hésitez pas à solliciter un conseiller Mon Partenaire Patrimoine pour vous accompagner dans votre projet d’investissement, pour une solution financière sur-mesure et un patrimoine plus riche de sens.