Depuis le début de l’année 2023, les marchés boursiers ont offert de belles opportunités sur les placements en actions. Ils sont facilement accessibles avec un Plan d’Epargne en Actions (PEA) mais aussi avec l’assurance vie : quelle enveloppe d’investissement est la plus efficace ? Tout dépend de vos objectifs patrimoniaux.
Le PEA, pour la réactivité et la transférabilité
Le PEA, tout le monde ou presque le connaît, de nombreux épargnants en ont un… mais souvent il est peu utilisé, il dort à la banque et c’est bien dommage !
Ce n’est pas seulement un compte titres qui bénéficie d’un traitement fiscal avantageux, c’est un excellent outil d’investissement à dimension patrimoniale. On le retrouve d’ailleurs en plusieurs déclinaisons qui permettent de répondre à des besoins différents :
Le PEA bancaire classique
Il a été créé en 1992 pour inciter les Français à épargner davantage en bourse : généralement c’est celui-ci que tout le monde connaît
Le PEA Assurance
Il n’est pas à proprement parler un contrat d’assurance mais un contrat de capitalisation ouvert auprès d’une compagnie et qui répond aux critères d’éligibilité du PEA (détails ci-dessous)
Le PEA-PME
Lancé en 2014 pour favoriser l’investissement dans les PME et les Entreprises de Taille Intermédiaire (ETI)
Toutes ces variantes visent à flécher l’investissement vers des supports financiers en actions françaises et européennes, éligibles au PEA :
En contrepartie de ces critères d’investissement, un avantage fiscal propre au PEA s’applique sur les plus-values réalisées après 5 ans : elles ne sont pas soumises à l’impôt sur le revenu, seuls les prélèvements sociaux sont appliqués (17,2% au lieu de 30% pour le prélèvement forfaitaire unique standard sur les revenus de valeurs mobilières, l’écart n’est pas neutre).
Il existe quelques contraintes à garder en tête, lorsque l’on investit avec un PEA :
❌ un contribuable ne peut détenir qu’un seul PEA (mais on peut en revanche détenir un PEA + un PEA PME)
❌ il faut respecter un plafond cumulé de versements, égal à 150.000 € sur un PEA (il est de 225.000 € sur un PEA-PME)
❌ en cas de retrait avant 5 ans, le régime fiscal avantageux du PEA est perdu, c’est la « flat tax » classique qui s’applique avec un prélèvement forfaitaire de 30% et -surtout- cela conduit à la clôture du plan
L’assurance vie, pour la souplesse et la diversification
Pour un épargnant qui n’est pas un spécialiste des actions, l’assurance vie c’est le choix, sans l’embarras !
Elle propose un grand panel de supports en actions (plusieurs centaines, sur les meilleures offres) de natures différentes, qui permettent un choix déjà très intéressant pour diversifier son épargne 👇
Des fonds d’actions cotées en gestion active, dans de nombreuses déclinaisons : par zones géographiques, secteurs d’activité, tailles de capitalisation, thématiques… l’offre proposée par les dizaines de sociétés de gestion est riche et se renouvelle en permanence.
Pour les investisseurs qui préfèrent la gestion passive, qui va suivre un indice boursier, la gamme de fonds indiciels est aussi très étendue (du CAC 40 aux indices plus exotiques).
Vous avez aussi accès aux titres vifs d’entreprises en direct : sur des univers comme le SBF 120 ou des titres de grandes capitalisations françaises et étrangères (Europe, Etats-Unis).
Également en fonds structurés, avec des formules adossées à des titres ou des indices, qui proposent différents niveaux de protection.
Vous pouvez aussi choisir des actions d’entreprises non cotées en bourse, avec des fonds de « private equity ».
En cas d’arbitrage, il n’y a aucun calcul de fiscalité sur les plus-values réalisées, la fiscalité sur les supports en unités de compte étant calculée en cas de retrait ➡️ vous pouvez donc par exemple réaliser une très belle plus-value sur un support actions et la sécuriser vers un fonds en euros : cela ne générera une fiscalité éventuelle qu’en cas de retrait.
Ces arbitrages génèrent peu de frais (ils sont même totalement gratuits sur les meilleurs contrats d’assurance vie) et, sur les fonds d’investissement référencés, les frais d’entrée sont généralement inférieurs car négociés au niveau de la compagnie qui assure le contrat.
⚠️ À noter aussi que ces arbitrages peuvent être ponctuels ou programmés, pour suivre un objectif précis : sécurisation automatique des plus-values, investissement progressif d’un fonds prudent vers un fonds dynamique… Cela ouvre des possibilités qui facilitent la gestion des investissements en actions sur le long terme.
Bon à savoir : l’assurance vie propose également plusieurs modes de gestion, selon que vous préfériez gérer vous-même ou déléguer les choix et le suivi à un professionnel, par mandat d’arbitrage ou en profils de gestion pilotée. Et vous pouvez mixer ! En prenant une poche en gestion libre, où vous choisissez des supports de votre choix, à côté d’une poche de gestion pilotée délégué à une société de gestion : de quoi définir une allocation financière globale sur mesure, que vous pourrez ensuite modifier à tout moment par arbitrage.
PEA + Assurance vie = un duo de choc
PEA et assurance vie proposent chacun des avantages très complémentaires, qu’il est intéressant d’illustrer avec 3 situations concrètes – et que l’on pourrait décliner dans de nombreuses autres configurations :
1️⃣ Pour valoriser son patrimoine financier
Avec un PEA, vous avez un très large choix en titres et en fonds actions éligibles, cadre fiscal avantageux, souplesse de versement et transférabilité. On peut noter aussi deux autres points d’intérêt si on ouvre ce PEA en contrat de capitalisation plutôt qu’en compte titres :
✅ en enveloppe capitalisation, il n’y a pas de fiscalité appliquée en cas d’arbitrage entre deux supports financiers ➡️ un avantage partagé avec l’assurance vie mais qui peut faire la différence avec un compte titres
✅ si l’enveloppe fiscale PEA est perdue (en effectuant par exemple un retrait avant 5 ans) il pourra conserver son contrat de capitalisation sous-jacent : il bénéficiera des propriétés patrimoniales de celui-ci (un contrat de capitalisation peut faire l’objet d’une donation par exemple) et même bénéficier d’un univers d’investissement plus large si l’assureur le prévoit
En assurance vie, ce qui va nous intéresser en particulier c’est :
✅ un choix en unités de compte actions qui s’enrichit régulièrement, avec de nombreux supports pour investir en actions, aux côtés de supports que l’on ne retrouve pas en compte-titres ou en PEA : le fonds en euros bien sûr, ou encore les fonds immobiliers comme les SCPI ➡️ c’est un atout pour la diversification au sein d’une même enveloppe
✅ la faculté de versement et d’arbitrage à tout moment, de manière ponctuelle ou programmée ➡️ un excellent moyen de lisser le risque d’exposition aux marchés boursier et le cours moyen d’achat des supports sur lesquels on investit
2️⃣ Pour optimiser la situation d’un dirigeant de société ou d’un associé
Là, avantage au PEA : il permet au dirigeant ou à l’associé personne physique, de loger en PEA PME les titres de sa propre société, notamment pour bénéficier au plan fiscal de cette exonération d’IR sur les plus-values au bout de 5 ans (des plus-values qui peuvent être des multiples, si l’entreprise tient toutes ses promesses).
Pour en profiter, trois points de vigilance à vérifier en amont :
🔎 la société doit avoir son siège social en France ou un autre pays de l’UE et être soumise à l’IS
🔎 le dirigeant ne doit pas, avec son conjoint, ses ascendants et descendants, détenir + de 25% des titres de la société
🔎 il doit acquérir ces titres depuis le compte espèces de son PEA (il ne peut pas rattacher des titres qu’il détient déjà)
3️⃣ Pour préparer sa retraite
Pour se constituer un complément de revenus à la retraite, le PEA ou le PEA-PME sont des placements financiers qui peuvent être un très complémentaires des dispositifs « tout terrain » comme l’assurance vie ou dédiés comme le PER.
À partir d’une durée de 8 ans, vous pouvez convertir votre PEA en rente viagère non imposable (là aussi, uniquement soumise aux prélèvements sociaux, sur une quote-part du montant de la rente). Alors même si les épargnants français n’en sont pas friands, c’est aussi un moyen intéressant de constituer un complément de revenus à vie pour sa retraite (et sachant que cette conversion en rente n’est pas conditionnée à la liquidation des droits à la retraite)
4️⃣ Un exemple de combinaison gagnante 👇
PER
avantage fiscal à l’entrée, sortie en capital
PEA
avantage fiscal à la sortie, revenu viager