La France et l’Europe s’engagent pour un modèle d’IA ouverte, inclusive et éthique, avec une faible empreinte environnementale.
Les 10 et 11 février 2025, le Sommet pour l’action sur l’intelligence artificielle (IA) s’est tenu à Paris. L’Europe a une carte à jouer dans la compétition en cours entre les États-Unis et la Chine.
La France et l’Europe doivent être compétitives dans la course au développement de l’IA
La Chine et les États-Unis investissent massivement et avec succès dans l’IA. Du côté des États-Unis, le projet Stargate, dévoilé par le président Donald Trump en janvier 2025, en est la meilleure preuve. Il se chiffre à 500 milliards de dollars et consiste à développer la prochaine génération d’IA aux États-Unis. La Chine, elle, fait des prouesses avec sa start-up à l’origine de la technologie DeepSeek R1, un modèle d’open IA gratuit. En comparaison, le potentiel d’innovation en matière d’IA de l’Europe est encore à venir, comme le souligne le rapport Draghi sur la compétitivité communautaire publié en septembre 2024.
Les investissements massifs annoncés à l’issue du sommet sur l’IA pourraient replacer l’Europe dans la course. 109 milliards d’euros d’investissements de capitaux étrangers privés vont financer des projets de développement de l’IA en France. Les capitaux promis par des groupes comme Iliad, Thalès et la pépite française Mistral viennent s’ajouter à ces sommes. Ils doivent financer la construction de data centers et l’amélioration des infrastructures énergétiques françaises existantes. De son côté, l’Europe entend investir 200 milliards d’euros, dont 150 milliards sont fournis par 70 grands groupes industriels européens regroupés dans une alliance. Ces fonds doivent permettre le développement de gigafactories et de data centers.
Un modèle européen à inventer
Dans la compétition internationale au développement de l’IA, l’Europe doit inventer un nouveau modèle. La régulation européenne sur le numérique peut être un atout. Elle doit permettre l’émergence d’une IA éthique, en open source et reposant sur la frugalité énergétique. En effet, la croissance de l’IA s’accompagne d’inquiétudes liées à son empreinte énergétique. Le thème a été largement débattu lors du sommet français. À cette occasion, l’Agence internationale de l’énergie a annoncé le lancement d’un observatoire de la consommation mondiale d’énergie de l’IA en avril 2025.
Bon à savoir : la France et l’Europe disposent d’un atout majeur, à savoir la disponibilité d’une énergie bas carbone avec le nucléaire. La formule d’Emmanuel Macron « Plug baby plug » au sommet sur l’IA, en réponse au « We will drill, baby, drill » de Donald Trump, l’a rappelé avec force.
Un nouveau partenariat mondial, baptisé Current AI, a été lancé pour faire progresser un écosystème mondial de l’IA. Il doit servir l’intérêt général et favoriser un monde plus équitable. À l’issue du sommet français, une soixantaine de pays (sans les États-Unis et le Royaume-Uni) se sont engagés à signer un accord pour une IA ouverte, inclusive et éthique. Le prochain sommet d’action sur l’IA se tiendra en Inde.
L’essentiel à retenir :
- En février 2025, la France a organisé, à Paris, le Sommet pour l’action sur l’intelligence artificielle, l’occasion de réfléchir au rôle que l’Europe peut jouer dans la compétition engagée entre les États-Unis et la Chine
- Des financements colossaux ont été annoncés pour développer l’IA en France (109 milliards d’euros) et en Europe (200 milliards d’euros)
- L’Europe s’essaie à une troisième voie pour promouvoir une IA ouverte, inclusive et éthique, et avec une empreinte environnementale la plus faible possible.
