La crise financière de 2008 et les scandales successifs qui ont éclaté depuis sont venus le rappeler : les notions de finance et d’éthique ne vont pas toujours de pair, en raison notamment d’un défaut de transparence vis-à-vis du grand public et d’objectifs uniquement centrés sur le court terme, au détriment parfois de la Planète et de l’Humain.
Mais depuis un certain nombre d’années, un courant financier se développe en se démarquant des territoires classiques, avec l’ambition de concilier la performance financière et les impacts positifs sur la société et l’environnement : l’investissement socialement responsable. En forte croissance ces dernières années, il se démocratise pour rendre la finance durable accessible aux Français et leur permettre de faire le choix de financer par leur épargne un monde plus responsable.
Les fonds ISR peuvent offrir l’opportunité aux particuliers de faire fructifier leur épargne tout en soutenant une économie plus durable et inclusive.
La finance utile, quèsaco ?
Rappelons d’abord le rôle de la finance : elle permet de combler le décalage qui existe, à un instant « t », entre les besoins d’une entreprise (acheter des matières premières, investir dans son outil de production, verser des salaires, etc.) et ses ressources propres, qui dépendent de sa capacité à générer des profits. Le recours à des capitaux externes, facilité par la finance, est en ce sens un outil clé pour concrétiser des projets entrepreneuriaux et atteindre des objectifs économiques et sociétaux.
L’utilité d’un investisseur réside alors dans sa capacité à rester en prise avec l’économie réelle, à y participer activement en finançant des entreprises tournées vers l’avenir. C’est à partir de ce postulat que se développe la finance utile : une finance au service du bien commun, qui contribue à la réalisation des aspirations de notre société, notamment en termes de qualité de vie.
L’investissement socialement responsable (ISR) est l’un des principaux instruments de la finance utile : il vise à concilier performance économique et impact social et environnemental en finançant les entreprises et les entités publiques qui contribuent au développement durable quel que soit leur secteur d’activité.
L’investissement socialement responsable : des épargnants acteurs d’un monde durable
Pour constituer un produit financier dit « ISR », l’investisseur responsable sélectionne des actifs (actions, obligations, monétaire, immobilier) au regard de critères financiers classiques, mais aussi de critères extra-financiers afin de prendre en compte, dans ses choix d’investissement, l’impact des entreprises financées sur l’environnement et la société. Réunis sous trois piliers, ces critères sont libellés ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance) :
La prise en compte des critères ESG constitue ainsi une réponse à l’échec d’un modèle de développement uniquement axé sur le court terme, en contribuant à valoriser des formes d’investissement et des émetteurs qui inscrivent le développement durable et la Responsabilité Sociétale des Entreprises au cœur de leurs politiques.
De nombreuses institutions clament déjà la valeur incontournable de l’analyse extra-financière : l’évaluation « Environnementale, Sociale et de Gouvernance » est sur le point de devenir l’un des critères essentiels dans les décisions d’investissement et dans l’analyse des risques de tous les acteurs économiques et financiers, partout dans le monde.
Vers une plus grande adoption des produits d’épargne utile
L’investissement socialement responsable permet aux épargnants de diriger leurs placements vers des entreprises cotées en Bourse affichant les meilleures pratiques environnementales, sociales et de gouvernance, comme par exemple la réduction des inégalités, l’adoption d’énergies propres, la valorisation du bien-être au travail ou encore le développement de modes de consommation plus responsables.
En plaçant son argent dans des entreprises qui adressent ces enjeux, gages de croissance pérenne, chaque épargnant peut contribuer à dessiner et financer le monde de demain. Au même titre que l’on achète des produits bio ou que l’on cherche à réduire sa facture énergétique, il est nécessaire et désormais possible de flécher son épargne vers des solutions d’investissement utiles.
La loi Pacte va dans ce sens et doit permettre aux particuliers de trouver de nouvelles voies d’épargne responsable, puisqu’elle a créé l’obligation d’offrir des contrats d’assurance vie garantissant l’accès à des produits d’épargne verte, solidaire ou socialement responsable.
Il est possible de souscrire à un fonds dit « Investissement Socialement Responsable » via :
- Un plan d’épargne entreprise (PEE) ou de retraite collective (PERCO)
- Un plan d’épargne en actions (PEA), qui permet de gérer un portefeuille d’actions ou de fonds d’investissement en bénéficiant d’une fiscalité avantageuse, à condition de le conserver au moins cinq ans.
- Une assurance vie en Unités de Compte. C’est alors la fiscalité de l’assurance-vie qui s’applique
- Un compte titres ordinaire
- Certains produits d’épargne retraite individuelle (Madelin, plan d’épargne retraite populaire…)
À propos de l'auteur
OLIVIER CHAMARD
Responsable Relations Partenaires chez Sycomore AM,
Spécialiste de l’Investissement Socialement Responsable