Avec l’évolution de notre système par répartition, il est indispensable de constituer au plus tôt une épargne complémentaire pour sa retraite : c’est aussi l’opportunité de bénéficier du potentiel des marchés actions sur le long terme.
L’épargne retraite n’est plus limitée à des placements restreints offrant peu de souplesse
La loi Pacte de 2019 a changé la donne : elle incite les Français à se constituer une épargne financière, notamment pour la retraite, avec des dispositifs simplifiés, accessibles et offrant une large palette de supports financiers.
Une épargne financière sera doublement utile : pour compléter sa pension de retraite de base et, par exemple, pour compléter un investissement immobilier locatif qui génère des loyers mais qui, par définition, est moins liquide et moins souple qu’un placement financier.
L’épargne retraite est, par nature, une épargne longue, qui donne donc un horizon adapté pour investir en actions (au moins 10 ans) et saisir des opportunités de rendement dans la durée :
- par exemple, sur des actions cotées en Bourse (fonds gérés, fonds indiciels ETF, titres en direct)
- des actions non cotées (le private equity, dont on parle de plus en plus)
- ou des fonds structurés (adossés à un titre ou un indice, avec une formule de protection)
Sur 40 ans, le taux de rendement interne (TRI) des actions dépasse celui de toutes les autres classes d’actifs : c’est l’un des constats de la dernière étude annuelle de l’IEIF. Il ne faut donc pas hésiter à mettre son épargne retraite à profit, en s’adossant aux marchés actions (selon son appétence au risque) et en investissant dès que l’on commence à percevoir ses premiers revenus.
Il est très simple de mettre en place une épargne mensuelle régulière jusqu’à sa retraite : ce sera le plus efficace pour lisser le prix d’achat des actions, traverser les périodes de volatilité à court terme (inévitables) et profiter pleinement de l’effet de la capitalisation sur le long terme.
Quelles sont les enveloppes financières à privilégier ?
À tout seigneur, tout honneur. Quand on parle épargne retraite, on pense bien sûr au PER :
- que ce soit en épargne collective d’entreprise (PERECO)
- ou bien à titre individuel (PERIN)
C’est une enveloppe particulièrement adaptée pour investir, entre autres, sur les marchés actions. Souplesse dans les versements, au niveau du mode de gestion (libre ou piloté, selon que vous préfériez ou non suivre vos allocations financières) avec un large choix de supports, notamment sur les marchés actions (par zones géographiques, secteurs d’activité, tailles de capitalisation…). Tout cela rapproche le PER des meilleurs contrats d’assurance vie multisupports.
Évidemment, les cas de sortie sont plus limités (l’objectif, c’est avant tout la disponibilité des capitaux une fois à la retraite). Mais outre les cas de force majeure, il ne faut pas oublier la possibilité de sortie anticipée pour l’achat de sa résidence principale.
Atout spécifique du PER : son avantage fiscal à l’entrée. Les versements (réguliers ou ponctuels) sont déductibles de vos revenus imposables, chaque année, dans la limite de vos plafonds retraite disponibles (10% des revenus perçus l’année précédente lorsque l’on est salarié).
Il n’est jamais trop tôt, donc… Et il n’est jamais trop tard, non plus ! Car une fois à la retraite, on peut laisser fructifier les sommes dont on n’a pas besoin… et on peut même continuer d’alimenter son PER avec de nouveaux versements.
Évitez de miser sur une seule enveloppe financière pour votre retraite
Le placement financier parfait n’existe pas ! Et c’est tout l’intérêt de pouvoir composer une solution financière sur mesure, en associant des placements complémentaires, en fonction de vos objectifs.
Par exemple, le Plan d’épargne en actions (PEA) est un excellent moyen de compléter une épargne retraite investie en actions, avec également un double avantage fiscal :
- au bout de 5 ans, vous pouvez retirer votre épargne sous forme de capital, avec une fiscalité réduite sur les plus-values (seuls les prélèvements sociaux s’appliquent)
- au bout de 8 ans, vous pouvez convertir votre PEA en rente à vie. Elle sera elle aussi exonérée d’impôt sur le revenu, et seulement une fraction (selon votre âge) sera soumise aux prélèvements sociaux
Sans oublier que le PEA (comme le PER) est transférable entre établissements, sans perdre l’antériorité fiscale de sa date d’ouverture : un point important, dans une optique d’épargne de long terme.
On peut évidemment s’appuyer sur les incontournables en placement patrimonial, qui viennent là aussi en complément : l’assurance vie (avec des rachats partiels programmés mensuels à la retraite, par exemple) et l’immobilier locatif physique ou en « pierre papier » avec des SCPI de rendement diversifiées.
Pour s’y retrouver, il faut bien dissocier le contenant d’une part (l’enveloppe financière) et le contenu d’autre part (les supports financiers)
En actions, on se pose toujours la question « sur quoi investir ? ». Mais dans une approche patrimoniale comme la préparation à la retraite, il faut d’abord se poser celle de « comment investir ».
Acheter systématiquement au plus bas et revendre au plus haut, on sait bien que c’est impossible, même si les gérants d’actifs essaient de s’en rapprocher.
Le mieux, sur la durée, c’est d’investir régulièrement :
- pour rendre l’épargne « indolore » avec des petits versements mensuels, par exemple
- pour lisser le risque et le prix d’achat sur les marchés actions
- pour profiter de l’effet de capitalisation sur le long terme
À noter pour le PER l’application de grilles d’investissement automatiques en gestion pilotée, avec une désensibilisation progressive aux marchés actions, au fur et à mesure que l’on s’approche de l’âge prévisionnel de départ en retraite. En gestion libre, vous avez la main, par vos propres moyens ou sur les propositions d’un conseiller en investissements financiers (CIF). Et dans les meilleurs PER du marché, vous pouvez panacher ces deux modes de gestion.
En enveloppe assurantielle, l’accessibilité est très large. On peut investir facilement sur des fonds gérés par des professionnels, avec une grande diversité dans les sociétés de gestion et le choix des titres d’entreprises cotées : approche sectorielle, géographique, thématique, par taille de capitalisation…
En compte-titres ou en investissement direct, le choix est plus large encore, notamment en fonds non cotés de private equity, avec des seuils d’accès certes plus élevés, mais qui offrent un moteur de performance complémentaire aux marchés cotés et pertinent sur le long terme.
De multiples possibilités pour votre épargne retraite, qui nécessitent un accompagnement et un suivi régulier pour construire une solution sur mesure et adaptée à votre profil investisseur.