Malgré la popularité croissante de l’épargne durable et responsable auprès du grand public, une idée reçue bien ancrée persiste toujours : épargner responsable nécessiterait de faire des concessions sur la performance et le rendement de ses investissements.
Épargner responsable sans compromis
Cette idée reçue est parfaitement infondée : de nombreuses études menées ces dernières années démontrent que non seulement l’investissement socialement responsable (ISR) n’a pas d’impact négatif sur la performance financière d’un produit financier, mais qu’en moyenne, c’est même plutôt le contraire !
Réalisée en 2020, une étude de Morningstar1 analyse la performance financière de 5 000 fonds d’investissement européens et conclut qu’environ 60% des fonds intégrant des critères extra-financiers dans la façon dont ils sélectionnent les entreprises dans lesquels ils investissent – liés aux enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG), ont délivré une performance supérieure à celle des fonds traditionnels comparables sur les 10 dernières années.
Les conclusions d’une récente étude du FIR et de l’Ecole Polytechnique2 sont équivalentes, et précisent que ces bons résultats se retrouvent dans presque toutes les classes d’actifs :
- les fonds actions ISR surperforment dans 59% des cas
- les fonds obligataires ISR surperforment dans 52% des cas
- les fonds diversifiés ISR surperforment dans 82% des cas
- les fonds monétaires ISR surperforment dans 85% des cas
Épargne durable : une rentabilité démontrée
Fonds ISR
ISR Actions
ISR Diversifiés
ISR Monétaires
ISR Obligations
Source : étude 2020, Label ISR, Chen Hongxin, FIR et l’École Polytechnique. Les performances passées ne préjugent pas des performances futures.
La crise sanitaire confirme la bonne résilience de l’ISR
Premier trimestre de l’année 2020. Au plus fort de la crise sanitaire, les confinements sont annoncés et l’on prend conscience de l’impact que cette crise va avoir sur l’ensemble de l’économie : les marchés financiers chutent brutalement. Certains fonds d’investissement résistent mieux que d’autres et notamment les fonds d’investissement socialement responsable.
Ce phénomène est finalement plutôt intuitif : les entreprises recherchées et très représentées dans les portefeuilles des fonds ISR sont souvent positionnées, par leurs activités, sur des tendances structurelles de très long terme, comme la transition écologique et énergétique, ou qui répondent à des besoins de santé liés au vieillissement de la population, par exemple. Ces tendances de fond ne sont pas remises en cause par la crise sanitaire, loin de là.
- La transition écologique et énergétique est une thématique majeure de l’SR qui, parce qu’elle est un impératif, va perdurer. L’orientation des plans de relance européens et américains notamment, qui présentent des volets très forts d’investissement dans l’économie verte, constitue un support de taille pour le développement des entreprises dont les activités sont centrées sur ce domaine : les énergies renouvelables naturellement, mais aussi les modes de transport durables, l’agriculture durable et le bio, la construction et l’industrie vertes, etc. Cela explique, par exemple, que les investisseurs continuent de croire au potentiel de croissance de ces entreprises, malgré un contexte de forte incertitude.
- Les nouvelles technologies – la finance durable ne se limite pas aux entreprises vertes : dans de nombreux fonds ISR, on retrouve des entreprises qui utilisent la technologie pour avoir un impact positif sur l’humain, sur l’environnement ou sur la société, comme par exemple dans le domaine de la télémédecine ou encore de la cybersécurité.
- La prévention en matière de santé et de bien-être est également une thématique très porteuse d’un point de vue sociétal, avec des entreprises dont les activités sont liées à l’alimentation saine, au sport, au développement de modes de vie plus sains, par exemple.
Des valeurs « refuge » en périodes troubles
Au fondement même de l’investissement socialement responsable, la volonté d’identifier les entreprises ayant su nouer des relations équitables avec l’ensemble de leurs parties prenantes – leurs clients, leurs fournisseurs, leurs investisseurs notamment. Intégrer les problématiques de développement durable dans la sélection de valeurs vise donc à privilégier des entreprises évoluant dans un écosystème plus résiliant en cas de crise. Sont aussi souvent privilégiés dans ces stratégies ISR des sociétés reconnues pour la qualité de leur management, de leur gouvernance, présentant des modes de gestion plutôt prudents et donc des bilans souvent solides. Autant d’éléments pouvant donner matière à rassurer les investisseurs en temps de crise. Dans des contextes de forte incertitude, cela en fait même des valeurs « refuge » vers lesquelles les investisseurs auront tendance à se tourner.
L’intérêt de la sélection de valeurs privilégiée par les fonds ISR consiste également à limiter un certain nombre de risques, en cherchant à exclure les entreprises qui, en raison de leurs pratiques controversées, seraient plus à même d’être sanctionnées par des amendes ou d’être confrontées des conflits avec leurs salariés, par exemple. Ces événements peuvent impacter directement le cours de Bourse.
Notre conviction chez Sycomore AM, c’est qu’une gestion ISR qui intègre des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance est donc un moteur de performance à long terme pour des investissements durables. C’est ce que l’on cherche à offrir à nos clients pour leur épargne.
- Source : étude Morningstar Juin 2020, How Does European Sustainable Funds’ Performance Measure Up?
- Source : étude 2020, Label ISR, Chen Hongxin, FIR et l’École Polytechnique.
À propos de l'auteur
OLIVIER CHAMARD
Responsable Relations Partenaires chez Sycomore AM,
Spécialiste de l’Investissement Socialement Responsable