La politique monétaire accommodante des banques centrales depuis la crise des subprimes, et encore plus depuis la crise sanitaire, a fait voler en éclat les certitudes sur le placement de l’épargne à court terme.
En 1986, le Groupe Eurythmics sortait le tube « Missionnary man ». Chez Mon Partenaire Patrimoine, nous sommes en quelque sorte des missionnaires de votre épargne. Épargne court terme comprise. Alors pour paraphraser Eurythmics, nous vous délivrons un message : « Don’t mess with the Monetary man » !
Au fait, c’est quoi l’épargne court terme ?
Nous définissons l’épargne court terme comme « l’épargne que l’on souhaite garder à vue, disponible à tout moment pour consommation ou investissement ultérieur, et placée sans risque ». Qu’en pensez-vous ?
C’est pour nous un besoin clé évident, par exemple, c’est à court terme sans risque que l’on souhaite :
Vous allez nous dire que cette belle définition ne fait pas une stratégie de placement efficace.
C’est, en effet, LE sujet brûlant depuis le début de la politique monétaire accommodante : il n’y a, effectivement, plus moyen de gagner de l’argent net d’inflation en plaçant à court terme.
Illustrons : 1%-3% = -2%. Autrement dit : Livret A à 1% – 3% d’inflation = perte de pouvoir d’achat de nos liquidités de 2% par an !
Le taux sans risque est devenu le risque sans taux !
C’est donc toute la stratégie de placement court terme des épargnants qui doit être revisitée avec créativité.
Alors, on fait quoi ?
Et bien on travaille finement la durée pour tirer profit des moindres aspérités de marché.
Illustrons en balayant les principales solutions d’épargne court terme avec leurs avantages et leurs inconvénients.
Commençons par nos fameuses SICAV monétaires. Elles ont rapporté -0,42% en 2020 et -0,49% à fin octobre en 2021. Leur rendement net est donc négatif aujourd’hui, sans même parler de leur rendement REEL net d’inflation qui aggrave le cas. À éviter donc à tout prix, sauf sur des durées très courtes et si on ne peut pas faire autrement (exemple : dans un dispositif d’épargne salariale juste avant un déblocage).
Ensuite, on peut laisser l’argent sur son compte courant. C’est la certitude que 100 € vont rester 100€. Si on a besoin de l’argent très vite, il est là d’un simple retrait, chèque ou virement. Si on est vraiment un psychopathe de la sûreté, on peut diviser les sommes en autant de fois 100 000 €, qui est la garantie maximum par banque par personne en cas de faillite bancaire. C’est cependant une stratégie désastreuse car on perd en totalité l’inflation, chaque jour, qui érode le pouvoir d’achat de son argent. Mais c’est mieux que des SICAV monétaires négatives. Cela vaut pour le compte espèces associé à son compte titres ou son PEA ou PEA-PME, qui sont souvent le seul moyen proposé de « mettre son argent à l’abri » pour une durée courte.
Il y a ensuite le livret A et le LDDS qui reprennent en effet du poil de la bête. Ces livrets réglementés rapportent désormais (depuis le 1er février dernier) 1% par an. C’est pas mal, même si cela ne compense pas non plus l’inflation. C’est liquide à tout moment, tous les 15 jours si on ne veut pas perdre une quinzaine d’intérêts. Malheureusement, c’est plafonné : 22 950 € pour le Livret A et 12 000 € pour le LDDS (réservé aux majeurs) : cela suffit pour la précaution, pas pour une somme importante.
À noter : avec les applications mobiles, c’est désormais assez simple d’organiser les virements de son compte courant vers et depuis ses livrets. Évidemment, ce n’est accessible que dans les banques traditionnelles. Les néo-banques n’ont pas le droit de les proposer, ce qui est scandaleux en termes de concurrence.
Ensuite et surtout, et pour des sommes importantes, il y a les livrets d’épargne non réglementés et comptes à terme. Soumis au PFU, ils proposent souvent des conditions sur des durées déterminées plus avantageuses que les conditions des Livrets A et LDDS. Ils sont liquides ou liquides à durée choisie à l’avance, et sont donc une très belle « place de parking » pour des liquidités en attente de réinvestissement. Mais attention : toutes les offres ne se valent pas, car leur rémunération dépend fortement des contraintes de bilan des établissements financiers qui les proposent. Il faut choisir les bons partenaires dans le temps. En ce moment, chez Mon Partenaire Patrimoine, nous travaillons avec une solution de livret et de CAT qui rapportent plus que le Livret A et le LDDS et sont déplafonnées.
À privilégier pour des durées de 1 à 18 mois.
Dans la stratégie, il est nécessaire de prendre en compte les fonds en euros des contrats d’assurance vie. Depuis la réforme de 2017, investir en fonds euros dans un contrat neuf ne coûte pas plus cher en taxes sur les plus-values que dans un compte titres ou sur des comptes à terme. Et même si les rendements ont fortement baissé et continuent leur dégringolade, ils sont encore positifs. En 2021, ils seront de 0,5% à 2%, en net, selon la part en unités de compte détenues dans le contrat.
Bien sûr, quasiment tous les assureurs vie refusent désormais les investissements importants en euros. Mais c’est une solution à privilégier quand on dispose d’une somme dont on souhaite sécuriser seulement une partie. Il faut, dans ce cadre, réfléchir à l’opportunité d’utiliser un nouveau contrat ou un contrat que l’on détient déjà. Et les enjeux de facilité de versement et de retrait et de dates de valeur doivent être examinés avec soin pour l’attribution de la participation aux bénéfices.
Une stratégie plus marginale est aussi accessible sur le marché : les fonds alternatifs. Ou, plus exactement, certains fonds alternatifs. Ce sont des fonds dont la gestion, basée sur des logiciels de calcul puissants, vise un objectif de rendement absolu décorrélé des variations des marchés, en jouant, par exemple, une stratégie d’arbitrage entre valeurs ou entre deux cotations sur deux places de la même valeur, une stratégie d’investissements longs couverte contre le risque ou d’investissements longs et courts mixés pour faire baisser la volatilité… Ils sont parfois proposés en alternative au compte espèces d’un compte titres ; certains sont mêmes structurés pour être éligibles aux PEA. Mais attention, il n’y a pas de garantie en capital. Il en existe un grand nombre, avec des profils de risque très variés. Et en cas de choc de marchés, les super algorithmes de décorrélation peuvent être pris à contrepied. À réserver à des sommes marginales et pour des durées bien calibrées assez longues.
Enfin, et pour une durée à 2 ans ou plus, on peut utiliser les fonds prudents patrimoniaux qui comprennent une part minoritaire d’actions, souvent de rendement, et qui peuvent avoir recours à des stratégies de couverture pour protéger l’épargne.
Il n’y a pas de mystère : on retrouve le principe « pas de placement à rendement élevé sans risque ».
Le rapport du temps au risque ne joue clairement pas en faveur des placements court terme aujourd’hui.
Chez Mon Partenaire Patrimoine, nous sommes toujours effarés de voir quelques épargnants qui nous contactent alléchés par des promesses de rendement de 7% prétendument sans risque, auxquelles ils ont été exposés sur Internet. Ou, pire, des épargnants qui se sont laissé embarquer dans ce type de propositions en se faisant escroquer.
Ces offres sont souvent liées à la fréquentation de blogs qui prédisent un cataclysme financier imminent. Elles relèvent du signalement AMF et pas de la saine gestion de patrimoine.
Dans le contexte actuel, pas de mystère : pour placer efficacement à court terme, il faut découper la masse à placer tranches de durées et panacher les solutions. Une zone de conseil évidente pour nous.
La situation actuelle, va-t-elle durer longtemps ?
La remontée des taux et le retour de l’inflation modifieront la donne. Par exemple :
- la remontée progressive des taux lié au reflux des politiques accommodantes des banques centrales pourra remettre en selle les SICAV monétaires, au moins temporairement
- si l’inflation reflue un jour en retrouvant une tendance de plus long terme plus basse, et si les taux eux aussi refluent en conséquence après avoir remonté, les obligations se valoriseront comme au cours du mouvement historique de baisse des taux des dernières années : il y aura de nouveau du jus dans les produits de taux
En attendant, si on a un peu de temps devant soi, accepter le risque d’une part minoritaire d’actions dans son allocation est le moyen de générer du rendement. Surtout si on choisit des actions qui distribuent. À défaut, il faut accepter une érosion du pouvoir d’achat de ses liquidités.
La stratégie de placement court terme doit donc être suivie finement et… sur le long terme !
N’hésitez pas à nous contacter pour en parler !