Mettez votre épargne à l’action avec l’investissement programmé
Après une belle envolée depuis 6 mois et des niveaux records atteints début 2024, le CAC 40 montre une plus grande volatilité ces dernières semaines. Et ces deux tendances suscitent souvent la même question chez les épargnants : est-ce le bon moment pour investir en Bourse ?
On peut effectivement décliner la question à l’infini, que les cours de Bourse montent ou qu’ils baissent :
- est-ce que je ne risque pas d’acheter trop tard (et donc trop cher) avec des indices au plus haut ?
- ou bien de vendre trop tard quand la Bourse baisse… ou alors trop tôt et manquer le rebond ?
La question ce n’est pas vraiment de savoir « quand investir ? » mais plutôt « comment investir ? »
Évidemment on aimerait tous maîtriser le market-timing, qui est décisif à court terme en Bourse : selon l’expression consacrée « acheter au son du canon et vendre au son du clairon », à savoir acheter quand les cours sont bas et revendre quand ils sont hauts.
Cependant, sur le long terme, ce qui est véritablement déterminant, c’est l’exposition, donc le fait de rester investi. Une statistique intéressante permet de l’illustrer : sur l’indice MSCI World sur une période de 20 ans (1998-2018), le rendement annuel moyen a été de 6,60% si on est resté investi. Mais si l’on n’était pas investi au moment des 28 meilleurs jours de Bourse de l’indice sur ces 20 ans, eh bien ce rendement tombe à… zéro. Zéro si on manque 28 jours seulement sur 20 ans !
Autrement dit, en essayant d’éviter les baisses, on risque surtout de se priver des hausses.
Pourquoi les investissements programmés sont efficaces ?
Bien sûr, tout dépend de ses objectifs, des outils et du temps dont on dispose : tout le monde n’est pas trader ou gérant !
Concrètement, pour les investisseurs particuliers (novices ou expérimentés), nous conseillons de mettre en place une épargne programmée, régulière et automatique, pour au moins trois bonnes raisons.
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C’est simple et accessible à tous les budgets
Pas besoin de mobiliser un capital important, ni d’être un expert financier : vous pouvez accumuler de petites sommes « indolores » tous les mois (50 euros, par exemple) qui produiront leurs intérêts sur le long terme par l’effet de capitalisation. Vos investissements auront le temps de fructifier et de bénéficier des rendements réinvestis. Le bon moment pour investir, c’est donc le plus tôt possible.
Cela instaure aussi une discipline d’investissement : en automatisant l’investissement, on évite de reporter constamment ses décisions ou de les prendre sous le coup de l’émotion. On sait que l’investissement est soumis à des biais cognitifs et psychologiques : on s’en affranchit plus facilement de cette manière.
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C’est une protection naturelle contre la volatilité
Les Anglo-saxons appellent cet effet de lissage le « dollar cost averaging » : avec une somme fixe chaque mois, vous achetez plus de parts d’un titre ou d’un fonds lorsque sa valeur est basse, et moins de parts lorsqu’elle est élevée. Vous diminuez le prix de revient moyen, vous compensez la volatilité à court terme des marchés, tout en captant la tendance haussière de long terme (on le rappelle, les actions sont la meilleure classe d’actifs sur 40 ans en termes de rendement moyen).
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C’est efficace en Bourse, mais pas seulement
L’épargne programmée est efficace pour investir en actions (dans des titres, des fonds gérés, des fonds indiciels) via un compte-titres ou un PEA, par exemple. Elle l’est aussi dans d’autres enveloppes d’investissement :
- en assurance vie, avec sa souplesse de versements et son large choix de supports financiers, des plus prudents aux plus dynamiques ;
- en épargne retraite dans le cadre d’un PER, avec son avantage fiscal annuel, ce qui renforce l’intérêt de verser chaque année en démarrant le plus tôt possible ;
- en épargne immobilière également, il est possible de faire des versements mensuels en SCPI.
Ces différentes possibilités viennent renforcer un autre objectif de tout placement patrimonial, que l’on rappelle souvent : la diversification entre plusieurs enveloppes et plusieurs classes d’actifs.
Une démarche adaptée à tous
Elle est simple et permet à un épargnant néophyte de se constituer efficacement une épargne financière, dès qu’il perçoit ses premiers revenus.
Cette méthode se conjugue d’ailleurs très bien avec la fameuse approche 50-30-20 : 50% de son budget mensuel consacré aux dépenses obligatoires, 30% aux dépenses personnelles et loisirs, 20% à son épargne. Car épargner, ça ne veut pas dire se priver
L’investissement programmé s’appuie sur l’effet « boule de neige » de la capitalisation par intérêts composés : plus on démarre tôt, même avec de petites sommes, plus on en bénéficie pour constituer une épargne et financer ses projets de vie.
Deux exemples pour l’illustrer :
- si l’on épargne 300 euros tous les mois avec un rendement annuel net moyen de 4% : au bout de 10 ans, on arrive à 45.000 euros épargnés (dont 9.000 euros d’intérêts). C’est déjà un bon début !
- ou bien, dans une approche de revenus complémentaires, avec 100 euros épargnés chaque mois pendant 25 ans, avec un rendement annuel net de 3%, vous pourrez retirer 209 euros par mois pendant 25 ans : on peut retirer le double de ce que l’on a épargné (et on peut faire bien mieux si les rendements sont supérieurs)
Une stratégie simple mais efficace, qui prend tout son sens pour investir sur les marchés actions et profiter pleinement d’un potentiel de rendement sur le long terme, tout en limitant les risques de variation à court terme.