En décembre 2008, alors que le monde traverse une crise financière d’une ampleur inédite depuis la crise de 1929, la Banque Centrale Européenne (BCE) décide de baisser son taux directeur de 4,25% à 2,50%. L’économie est alors sinistrée et la BCE espère ainsi relancer l’économie.
Le taux directeur de la BCE est son principal outil pour réguler l’économie. Ses variations influent directement sur l’octroi des crédits et donc sur la masse monétaire. Avant que l’économie ne réaccélère assez pour que la BCE ne remonte son taux directeur, la crise de la Zone Euro en 2011 l’a obligée à les baisser encore. En les remontant elle aurait reconstitué du potentiel pour les baisser à nouveau si besoin : elle aurait rechargé son arme anti récession… elle n’en n’a pas eu le temps. Les taux directeurs sont donc à zéro, voire négatifs depuis 2016.
La théorie économique voudrait que cette politique monétaire ultra-accommodante génère de l’inflation, c’est à dire une hausse des prix des biens et des services. Il n’en n’est rien, l’inflation se maintient à des niveaux inférieurs à la limite fixée par les banques centrales (de manière relativement arbitraire je vous l’accorde). L’inflation s’est reportée sur les actifs financiers, qu’ils soient mobiliers ou immobiliers… Ce ne sont pas les biens et services qui ont vu leur prix augmenter mais l’immobilier, les obligations, l’or, les actions, et même les cryptomonnaies !
L’Allemagne emprunte sur 10 ans à -0,6% et la France à -0,35%. Les deux leaders européens gagnent donc de l’argent quand elles empruntent. Il faut les payer pour que ces pays acceptent qu’on leur prête de l’argent… L’inflation étant faiblement positive, les taux d’intérêts réels sont donc clairement négatifs !
Le niveau des taux est une donnée clé en termes d’investissement
Un investisseur doit toujours comparer le rendement de son investissement ainsi que la plus-value espérée au taux d’investissement et au risque qui y est lié. Vous conviendrez sans difficulté que vous n’avez aucun intérêt à investir sans rendement ou à rendement négatif.
Il ne vous reste donc plus qu’à prendre du risque pour espérer des bénéfices sur vos investissements. Et tout cela est bien l’objectif recherché par les banques centrales.
Pour juger de la qualité d’un investissement il faut juger de la rémunération du risque lié à cet investissement : comparer son risque au rendement attendu.
La classe d’actifs qui offre aujourd’hui la meilleure rémunération du risque est sans aucun doute celle des actions. Si on regarde l’indice CAC Mid & Small, un des indices actions le plus large en France, la prime de risque (soit la rémunération du risque par référence au taux sans risque) induite dans les cours de bourse est estimé entre 5% et 6% (source IDMidCaps), à comparer à un taux sans risque nul. En 2009, cette même prime de risque était de 3%, alors que le taux sans risque était de 3%. La prime de risque est actuellement très élevée, que ce soit dans l’absolu, ou en relatif par rapport au taux sans risque. Investir en actions induit un risque en capital, mais la prime de risque est tellement importante comparée aux autres classes d’actifs qu’elle devient extrêmement attrayante, et donc incontournable, voire prépondérante dans une allocation.
Les actions (en choisissant les bonnes) représentent la classe d’actifs incontournable !
Il faudra, pour profiter de cette prime de risque tout en minimisant le risque de perte en capital, rester bien diversifié dans ses investissements en actions (en termes de tailles de capitalisation, de secteurs, de zones géographiques). Il sera intéressant de privilégier les actions de croissance dans un environnement où la croissance est si rare, et les sociétés qui offrent de la visibilité sur leur business model et leurs perspectives. Ces sociétés ont des multiples de valorisation élevés qui ne doivent pas effrayer les investisseurs dans ce contexte de taux bas dont il convient de tenir compte.
Même si les actions apparaissent aujourd’hui comme la classe d’actifs la plus attrayante, elle ne peut en aucun cas être la seule représentée dans votre patrimoine financier.
Comme nous avons pu le constater précédemment, prêter son argent est aujourd’hui particulièrement mal rémunéré. L’inverse est tout aussi vrai : emprunter est particulièrement intéressant. Pour ceux qui ont de la capacité d’endettement, l’investissement immobilier locatif parait donc être un excellent moyen de profiter des taux bas tout en se construisant un patrimoine long terme.
Cet environnement si particulier réduit aussi à néant le coût d’opportunité d’investissement dans les actifs au rendement nul comme les matières premières et en particulier l’or. L’or est une excellente valeur refuge. Son défaut est de n’offrir aucun rendement, mais les taux étant nuls, ce défaut (ce coût d’opportunité) est annihilé. Avoir une exposition à l’or dans son allocation peut ainsi être judicieux.
J’espère vous avoir éclairé sur les investissements potentiels que vous pouvez faire dans l’environnement actuel. Gardez en tête que cet environnement peut aussi rapidement évoluer et qu’il faut donc toujours rester flexible. Il sera très important de suivre l’évolution de l’inflation. Une hausse de l’inflation pourrait changer significativement la stratégie à adopter.
Pour conclure, ne sous estimez pas l’importance d’adapter votre allocation d’actifs et vos investissements à votre situation personnelle, les conseillers de MonPartenairePatrimoine.com seront pour cela des interlocuteurs de choix ! Ils sauront aussi vous proposer les enveloppes civiles et fiscales les plus pertinentes, comme le PEA par exemple, qui reste une enveloppe privilégiée pour investir dans les actions.
À propos de l'auteur
Louis Albert
Directeur des investissements d’IDAM