L’automne est souvent chahuté sur les marchés financiers. Face à ces variations, naturelles en Bourse, un moyen de protéger son patrimoine réside dans une bonne diversification de ses investissements.
« Ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier », pour reprendre l’expression populaire. C’est un dicton qui s’applique bien pour ses investissements patrimoniaux et ses placements financiers.
Bien sûr, si l’on est un grand gérant professionnel, on va se focaliser sur certains titres de sociétés pour concentrer ses convictions et générer de la surperformance. On sait que Warren Buffet a fait profiter son fonds d’investissement des performances boursières de l’action Apple, en étant investi à un moment jusqu’à 50% sur ce titre. Mais tout le monde n’est pas Warren Buffet ! Et pour tout un chacun, l’intérêt d’un portefeuille d’actions, ce n’est pas de faire un coup en Bourse en investissant tous ses capitaux sur un titre. C’est avant tout de profiter sur le long terme du potentiel de rendement des actions.
On sait qu’il est important de diversifier son patrimoine sur plusieurs classes d’actifs : immobilier, monétaire, actions… Et on le rappelle : les actions, c’est historiquement la classe d’actifs la plus performante sur le long terme (c’est même un institut d’épargne immobilière qui fait le comparatif dans sa dernière étude).
Il faut s’exposer aux actions pour valoriser son patrimoine sur le long terme, en diversifiant ses placements
Attention, diversifier ça ne veut pas dire saupoudrer sans savoir ce que l’on fait ! Il faut déjà bien définir sur quoi on veut/on ne veut pas investir, pour construire une base solide pour son allocation financière.
La diversification permet avant tout de réduire la concentration des risques : sur un seul titre, on s’expose à un accident de parcours de l’entreprise (par exemple, une réaction excessive du marché à l’annonce de résultats) ; alors qu’en étant investi sur plusieurs entreprises d’un même secteur, on réduit mécaniquement ces risques, tout en profitant du potentiel intrinsèque de ce secteur.
Si l’on investit en direct sur des actions cotées en Bourse, le choix ne manque pas et l’on va assez facilement pouvoir répartir son exposition en fonction de plusieurs grands critères clés, comme :
On peut, par exemple, cibler les titres de grandes sociétés dans certaines industries d’une part (comme les grandes entreprises de la tech) et l’Europe pour d’autres industries, d’autre part, avec l’objectif de rechercher un potentiel de rendement spécifique dans chaque zone géographique.
C’est un exemple simple d’optimisation du fameux couple rendement/risque : en associant des actions faiblement corrélées entre elles, la diversification permet d’optimiser ce rapport entre espérance de gain et niveau de risque.
Les possibilités de diversification sont multiples et quasiment illimitées
À côté des actions en direct, on peut investir dans des fonds collectifs qui, par nature, ont un effet de diversification, car ce sont des portefeuilles de titres :
- c’est possible en gestion passive, avec les fonds indiciels (les ETF ou trackers), dont la composition suit celle d’indices boursiers, qu’il s’agisse de grands indices mondiaux (S&P500 aux États-Unis) ou locaux (SBF120), ou d’autres indices, sectoriels ou thématiques par exemple ; le choix est large et peu onéreux, avec des frais de gestion annuels limités (mais il y a un travail de sélection à faire)
- on peut aussi opter pour une gestion active : le choix est encore plus large, très diversifié, auprès de sociétés de gestion spécialisées sur certaines zones, avec des styles de gestion différents (valeurs de croissance ou valeurs décotées).
Trois exemples avec des fonds gérés très différents, mais qui peuvent intégrer une même poche actions (avec en prime une approche durable de fonds « à impact)
- Echiquier Positive Impact Europe
- BDL Transitions (investi à 60-70% Europe)
- Pictet Global Environmental Opportunites (investi à 70% Amérique du Nord)
On peut aussi choisir d’investir en actions au moyen d’autres véhicules financiers plus spécifiques :
- les fonds structurés, qui vont s’adosser à un sous-jacent (un titre, un panier d’actions ou un indice) avec une formule de rendement sous conditions : cela peut être intéressant lorsqu’on veut de la visibilité sur un rendement prévisionnel et une certaine protection
- et puis n’oublions pas les actions non cotées ! On a évoqué les entreprises cotées sur les marchés ; mais l’investissement en actions non cotées (le private equity) se développe et, avec la Loi Industrie Verte, va devenir de plus en plus accessible, notamment au travers d’enveloppes comme l’assurance vie et le PER.
Quelles enveloppes privilégier pour diversifier leurs placements actions ?
- À tout seigneur tout honneur, le Plan d’Epargne en Actions. C’est, on le rappelle, une enveloppe très intéressante en termes de choix, de souplesse, de transférabilité (et son avantage fiscal en prime au bout de 5 ans) si on veut cibler des investissements français et européens.
- Le compte-titres aussi, bien sûr, si l’on veut élargir sa zone d’investissement géographique.
- Autre enveloppe incontournable, l’assurance vie, dont l’univers d’investissement en actions est déjà large, au côté d’autres classes d’actifs, et continue de s’élargir.
- Le PER également (dont on s’apprête à parler beaucoup en cette fin d’année), qu’il soit individuel ou collectif, en entreprise.
- En entreprise toujours, le PEE également, les offres ayant également évolué dans le sens du « + de choix ».
L’intérêt est d’utiliser les avantages de chaque enveloppe, en répartissant ses investissements selon ses projets de vie, besoins de liquidités futurs et donc son horizon de placement, son profil de risque…
Là aussi, il y a une certaine forme de diversification au niveau du contenant. Et on sait qu’en gestion de patrimoine, le contenu et le contenant sont tout aussi importants.